Quarante familles casablancaises risquent de se retrouver dans la rue à la fin du mois de décembre. Il s'agit des propriétaires des villas du COS (comité des œuvres sociales) de l'ONE (office national de l'électricité) sur lesquelles pèse une menace d'expulsion judiciaire dans un litige auquel ils sont pourtant étrangers. Quarante familles casablancaises risquent de se retrouver dans la rue à la fin du mois de décembre. Il s'agit des propriétaires des villas du COS (comité des œuvres sociales) de l'ONE (office national de l'électricité) sur lesquelles pèse une menace d'expulsion judiciaire dans un litige auquel ils sont pourtant étrangers. Ce conflit oppose directement ce comité dirigé jusqu'à une date récente par Mohamed Abderazzak de l'UMT au Crédit hôtelier et immobilier (CIH) qui n'a pas pu récupérer jusqu'à ce jour le prêt contracté dans les années 90 par cet organisme d'un montant de quelque 40 millions de Dhs destiné à la construction du projet immobilier casablancais. Les acquéreurs ont bien réglé leur bien au COS qui par ailleurs n'a nullement le droit de par son statut d'agir en promoteur immobilier. Ceci est un autre problème. Seul hic, certains acheteurs n'ont jamais obtenu, malgré des réclamations insistantes, les titres fonciers de leurs habitations. Il n'en fallait pas plus pour que la banque recourt à la saisie de l'ensemble du lotissement hypothéqué par le promoteur comme moyen pour se faire payer au lieu d'intenter une action en justice contre le mauvais payeur. Nous sommes donc en face d'une des affaires non purgées des années de gabegie financière et foncière et de la toute-puissance de certaines citadelles dont les agissements se confondaient avec la politique des pouvoirs publics. Avec l'avènement d'une nouvelle époque qui a vu se refermer brutalement les parapluies protecteurs, ces scandales sont remontés à la surface avec le risque de faire payer les pots cassés à des gens innocents et sans défense. C'est le cas des familles des villas de Aïn Diab et celles du projet immobilier de Oulad Ziane à Aïn Sebaâ. Les uns comme les autres sont pris en otages, vivant depuis quelque temps dans l'obsession de vente aux enchères de leurs maisons qu'ils ont pourtant payées pour cause de défaillance scandaleuse des promoteurs des deux projets ( COS ONE et commune des Roches Noires). L'injustice est flagrante. Ceux qui n'ont commis aucune erreur sauf celle d'avoir mis toutes leurs économies dans l'accès à un logement décent doivent payer pour les turpitudes des puissants qui ont dilapidé l'argent de l'État en se servant en toute impunité. Le cas de ces familles casablancaises relève du social, voire de l'humanitaire. Désemparées, les victimes crient au scandale. Pour le moment, le gouvernement semble ne pas se préoccuper de leur sort. Un gouvernement qui du reste a su trouver une solution “imaginative“ à des dossiers plus compliqués comme ceux de la Sodea-Sogeta et de la BNDE en les passant par pertes et profits alors que plusieurs milliards de Dhs se sont volatilisés dans de faux projets et de pseudo-investissements. Les responsables ne doivent pas assister en spectateurs au drame des familles de l'ONE et de celles de Oulad Ziane. Ils sont appelés à se pencher sur ces deux dossiers pour rétablir les victimes des errements du passé dans leurs droits et en même temps à diligenter une enquête sérieuse au sujet du destin des fonds faramineux du COS de l'ONE.