La vente aux enchères des deux lotissements Mzouga 5 et Aïn Diab a été reportée de 19 jours. En conséquence, une quarantaine de familles risquent de se retrouver à la rue. Prévue le 31 décembre, la vente des deux lotissements Mzouga 5 et Aïn Diab n'aura finalement pas eu lieu. Faute de nouveaux acquéreurs, le tribunal de commerce de Casablanca n'a eu d'autre choix que de surseoir à la mise en vente. Le report de cette vente est limité dans le temps : 19 jours seulement. La quarantaine de familles propriétaires risquent de nouveau de se retrouver sans foyer. Leurs maisons seront vendues aux enchères en exécution d'une décision judiciaire prise au profit du Crédit immobilier et hôtelier (CIH). Ce dernier maintient sa volonté d'aller jusqu'au bout. Même si les familles concernées ne lui sont en rien redevables, ayant payé la totalité du prix de leurs résidences, des villas construites par le Comité des œuvres sociales (COS) de l'Office national de l'électricité (ONE) et dont le directeur à l'époque n'est autre que le fameux Mohamed Abderrazak de l'Union marocaine des Travailleurs (UMT). Tout a commencé à la fin des années quatre-vingt lorsque le COS-ONE a lancé le projet de construction de résidences au profit des cadres de l'Office. L'idée a tout de suite intéressé plusieurs fonctionnaires de cet établissement qui ont adhéré au projet. Mais ce que les acheteurs desdites villas ne savaient pas, c'est que le COS, ou plutôt son ancien directeur, allait procéder à leur insu, en 1994, à la mise en hypothèque du lotissement Mzouga 5 en garantie d'un crédit bancaire qu'il obtiendra du CIH. Et ce n'est qu'en avril dernier que les habitants de la résidence Mzouga 5 ont appris, pour la première fois, que leurs maisons avait été hypothéquées. En effet, une décision du tribunal de commerce de Casablanca avait fixé la date du 28 mai 2004 pour procéder à la vente aux enchères desdites maisons au profit du CIH, le crédit contracté n'ayant toujours pas été remboursé par le COS. Or, les propriétaires affirment, preuves à l'appui, qu'ils ont payé la totalité des sommes, quelque 1.500.000 de DH en moyenne, qu'ils devaient au COS et que ce dernier refusait de leur délivrer leurs titres fonciers. Des sommes qui n'ont de toute évidence jamais atterri chez le CIH et pour cause, le COS se serait comporté en promoteur et aurait réinvesti tout cet argent ailleurs. Du point de vue du CIH, chaque maison est toujours débitrice de quelque 910.000 DHs. Et même en cas de revente, les propriétaires ne sont pas sûrs de récupérer leur argent. Même le surplus reviendra au COS-ONE. Ayant porté plainte contre le COS pour non-accomplissement d'un contrat, les propriétaires se sont également constitués en association. Une association présidée par Badr Berrada. Ce dernier affirme que le CIH serait de la combine . « Les deux établissements publics, à savoir, l'ONE et le CIH, ne veulent pas trouver de solution. Je le dis haut et fort: le CIH exploite notre affaire et nos souffrances pour faire pression sur l'ONE. Il veut laisser l'affaire pourrir, monter les surenchères, pour je ne sais quel intérêt », nous avait-il déclaré dans une précédente interview. En attendant que les tenants et aboutissants de cette affaire soient révélés au grand jour, les familles des deux quartiers précités sont, toujours, pris en otages.