«Le CIO n'hésitera pas à prendre les sanctions les plus sévères qu'il puisse infliger à toute personne ou organisation impliquée», a affirmé son président Thomas Bach. Cela sera la Bérézina pour les athlètes russes. Leur pays est acculé à supporter les décisions du Comité international olympique (CIO) qui vont être prononcées aujourd'hui concernant «l'interdiction collective des athlètes russes de participer aux Jeux de Rio ou des suspensions individuelles». Ces craintes sont nourries suite à la publication du rapport de l'avocat canadien Richard McLaren, qui avait conclu à «un dopage d'Etat en Russie». L'organisation a annoncé mardi dans un communiqué la création d'une commission pour trancher sur une exclusion ou non de ce pays. A 16 jours des Jeux olympiques, la commission disciplinaire, présidée par Guy Canivet, vice-président de la commission d'éthique du CIO, a été, entre autres, mise sur pied pour accélérer les procédures. «Les résultats du rapport font état d'une atteinte choquante et sans précédent à l'intégrité du sport et des Jeux olympiques. Le CIO n'hésitera pas à prendre les sanctions les plus sévères qu'il puisse infliger à toute personne ou organisation impliquée», a affirmé son président Thomas Bach dans un communiqué. D'autres instituions ont également manifesté leur position vis-à-vis de ce dossier. L'Agence mondiale antidopage (AMA), l'Agence américaine antidopage (USADA) et le Centre canadien pour l'éthique du sport (CCES) avaient appelé, lundi, à la suspension de la Russie des événements internationaux. En attendant les sanctions envers la Russie, le CIO a jugé nécessaire de «donner les noms des athlètes russes impliqués», tout en estimant que ceux d'entre eux jusque-là présumés innocents «ne le sont plus pour la commission exécutive». En outre, la Russie ne prendra pas part aux compétitions internationales des sports d'hiver. Ces mesures sont pour le moment valables jusqu'au 31 décembre 2016, mais elles seront rediscutées en décembre prochain. En réaction au rapport de l'AMA, le Kremlin avait pour sa part annoncé lundi soir la suspension temporaire des personnes incriminées par le rapport «jusqu'à la fin de l'enquête». La Russie demandera toutefois à l'AMA des «informations plus complètes, objectives et appuyées par les faits» pour prendre une décision finale sur le sort de ces responsables. La Fédération russe d'athlétisme est déjà suspendue depuis novembre par la Fédération internationale (IAAF), mais 68 athlètes russes ont déposé un recours auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) qui statuera aujourd'hui. Par ailleurs, quatre nouveaux hauts responsables russes mis en cause dans le rapport de l'AMA ont été «suspendus temporairement» jusqu'à la fin de l'enquête, conformément aux instructions du président russe, avait annoncé mardi le ministre des sports, Vitali Moutko. Il s'agit de la conseillère pour les questions antidopage, Natalia Jelanova, deux responsables du ministère des sports, Avak Abalian et Irina Rodionova, et le directeur-adjoint du laboratoire antidopage de Moscou Iouri Tchijov. Le vice-ministre des sports, Iouri Nagornykh, lui aussi cité dans le rapport McLaren, avait déjà été suspendu dans la nuit de lundi à mardi.