«N'importe quel Marocain, citoyen ou promoteur, peut mettre à jour son bien immobilier en vertu d'une autorisation dès lors que ce changement n'a pas de risque. Nous avons émis, mercredi, une circulaire à cet effet». L'annonce de ce texte faite, jeudi à Rabat, par Karim Tajmouati, directeur général de l'Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie, lors de la conférence-débat autour de la relance de l'immobilier, semble être une réponse à la préoccupation exprimée par Mohamed Nabil Benabdellah concernant la création d'immeubles à 6 ou 8 étages. Pour l'heure, le secteur est marqué par le lancement de plusieurs produits. Encore faut-il que ceux-ci trouvent preneur. L'état des lieux dressé par la tutelle Selon le ministre de l'habitat et de la politique de la ville, le secteur est marqué par un «tassement» au moment où «certaines couches sociales n'ont pas encore bénéficié de logement». Dans ce sens, M. Benabdellah, étant remonté à trois études réalisées par le ministère qu'il chapeaute dont celle portant sur l'habitat social et dont il ressort qu'environ 97% sont satisfaits de ce logement, rappelle la réflexion menée par son département pour «proposer de nouveaux produits dont une partie serait consacrée à la location». Le tout en se basant sur des cadres juridiques destinés à régir cette démarche. Ceci étant, le nombre de demandes en habitat dépasse 1,5 million d'unités malgré l'existence d'une offre variée. D'où l'intérêt d'adapter celle-ci à la demande. Le locatif comme solution ultime «On ne peut pas rendre propriétaire tout le monde. Si nous n'encourageons pas le locatif, comment veut-on que les gens achètent ?», estime Ahmed Rahhou en prenant le locatif pour «bouffée d'oxygène» et en appelant à «réguler l'offre et le marché locatifs». «Inventons d'autres apports pour que le locatif soit un levier», enchaîne le président-directeur général du CIH Bank en proposant «un rééquilibrage entre le locataire et le propriétaire». Entre autres, l'interlocuteur propose la revente des propriétés existant chez certains, ce qui leur permet de changer de standing. Et contrairement au ministre de la tutelle, M. Rahhou estime qu'il n'existe «pas de crise» dans le secteur. «La production est en train de marquer une certaine stagnation», poursuit M. Rahhou en rappelant que le stock dispensé est inférieur à la demande et en évoquant d'autres systèmes. «Si on attaque sérieusement les problèmes fonciers et administratifs, cela va relancer le secteur», abonde-t-il. Pour sa part, le président de l'Association marocaine des agents immobiliers verse dans le même sens. «Le locatif est en train de se développer, ce qu'il faut c'est la relance du secteur en mettant l'accent sur la communication», insiste Mohamed Lahlou en précisant que 40.000 logements sont vides. Quelques données chiffrées Selon un document émis lors de l'événement, les indicateurs du secteur ressortent que malgré le ralentissement ressenti entre 2014 et 2015, l'encours des crédits à l'immobilier a enregistré un accroissement de 10 % entre les deux années 2012 et 2015. Ainsi, le montant du crédit à l'immobilier en 2015 a représenté 241,19 milliards DH avec un taux de contribution de 27 %. A fin mai 2016, l'encours des crédits à l'immobilier a franchi le seuil de 243,474 milliards DH. Ce qui représente 27 % du total des crédits à l'économie.