Nous sommes au début de l'après-midi du mardi 29 mars quand ce jeune homme de trente-neuf ans rentre chez les éléments de la brigade judiciaire de la gendarmerie royale de Bir Jdid. Il demande au chef de la brigade s'il peut s'asseoir pour lu raconter une histoire qui s'est passée il y a sept ans, en novembre 2009. Le gendarme lui permet de reprendre son souffle. Une fois qu'il s'est reposé, le jeune lui lance ce terrible aveu : «J'ai tué mon père». Tranquillement, le chef lui demande de lui dire tout. Le jeune homme qui semble être calme commence alors à raconter. C'était en 2009 quand un homme, quinquagénaire, fonctionnaire de son état, installé à Casablanca, rendait visite, de temps en temps, à sa mère en l'absence de ce qu'il croyait être son père biologique. Le jeune homme, qui n'avait à l'époque que vingt-quatre ans, ne supportait plus les comportements de sa mère qui trompait son père avec un autre homme. Il a mené une surveillance pour les surprendre, un jour de novembre 2009, à l'intérieur de leur domicile. Une fois que le fonctionnaire, quinquagénaire, l'a remarqué, il a tenté de prendre la poudre d'escampette. Mais, le jeune homme lui a asséné un coup d'un objet en fer au niveau de sa tête. Le quinquagénaire est tombé par terre et a rendu l'âme quelques secondes plus tard. Sa mère qui a perdu la tête en regardant le cadavre de son amant s'est révoltée tout en dévoilant la vérité qu'elle a dissimulée toutes les vingt-quatre années: le quinquagénaire qui a rendu l'âme est son père biologique alors que l'actuel mari de son sa mère n'était que son père adoptif. A bord d'un pick-up, le jeune homme, son père adoptif et sa mère ont conduit le cadavre, la nuit, jusqu'à un pont situé sur l'autoroute de Casablanca. De haut ils l'ont jeté pour qu'il tombe sur l'asphalte et faire croire aux enquêteurs qu'il s'agit d'un accident de circulation ou d'un suicide. Certes, les enquêteurs de la police judiciaire de Hay Hassani, à Casablanca, qui se chargeaient de l'enquête ont cru qu'il s'agissait d'un suicide surtout que la jackette de la victime a été retrouvée collée au pont. Et l'affaire a été classée. Le chef de la brigade de la gendarmerie de Bir Jdid a donné ses instructions à ses éléments de noter les aveux du ce jeune homme et d'appeler les éléments de la PJ de Hay Hassani, à Casablanca, pour les alerter de ces nouvelles informations sur une affaire qui remonte à sept ans. Mercredi 30 mars, les policiers de la PJ du Hay Hassani arrivent à Bir Jdid pour conduire le jeune à Casablanca et le soumettre aux interrogatoires. Les enquêteurs convoquent l'un des fils du défunt qui a affirmé que le cadavre de son père a été retrouvé, en novembre 2009, sur l'autoroute et que sa jackette a été découverte par les enquêteurs collée au pont. Durant le même jour, les enquêteurs de Casablanca ont mis la main sur la mère du meurtrier, son père adoptif et le chauffeur du pick-up. Vendredi dernier, tous les quatre ont été mis entre les mains du parquet général près la Cour d'appel de Casablanca.