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Suicide ou double infanticide à Casablanca ?
Publié dans La Gazette du Maroc le 28 - 03 - 2005

Une semaine très agitée pour la police de Casablanca. Après le meurtre et le suicide du policier de Hay Hassani, une autre affaire, plus grave cette fois-ci, vient secouer la ville avec la découverte de deux enfants, Asmaâ et Mohamed, décédés suite à un empoisonnement qui leur a coûté la vie. Dans l'une, comme l'autre, les limiers creusent toutes les pistes pour tirer au clair ces deux affaires rarissimes dans les annales de la police.
La scène est insupportable. Deux cadavres de deux jeunes enfants retrouvés étendus par terre dans un appartement situé dans la rue Ibn Souraij au quartier Maârif à Casablanca. Les corps sont inertes, sans vies, l'un gisant sur le parterre froid de la cuisine l'autre allongé, pas loin, dans une chambre à coucher. Un drame, une double tragédie. Qui les a trouvés, quand et comment ? Commençons par le commencement. Nous sommes mardi 23 mars, aux environs de 13 heures de la matinée. Ce jour-là, l'immeuble qui abrite la famille Belkhiri vit au rythme ordinaire d'une journée printanière que rien au monde ne peut basculer.
Une ambiance de tous les jours, sereine et calme, d'une résidence où se côtoient plusieurs familles, adultes, jeunes et moins jeunes. La résidence, un R plus 4, sans problèmes jusqu'à ce jour avant cette macabre découverte, une scène affreuse, qui restera très longtemps dans les esprits de ses occupants. Les images sont insoutenables, la scène est épouvantable, l'horreur est indescriptible pour les quelques voisins de la famille Belkhiri qui ont vu grandir Asmaâ, 17 ans, et Mohamed, 12 ans, deux enfants pétillants de vie que toutes les mères aimeraient en avoir.
La thèse du suicide collectif
Comment croire que quelques heures à peine avant le passage à l'acte ces deux enfants, jadis respectueux du voisinage, étaient encore là ?
Comment se fait-il qu'ils se soient éteints brusquement sans que personne ne s'en aperçoive ? S'agit-il d'un suicide par empoisonnement ? Ou d'un double homicide ? Autant d'interrogations qui ont taraudé l'entourage de la famille Belkhiri au moment où les deux cadavres ont été transportés à l'institut médico-légal d'Ibn Rochd pour une autopsie en vue déterminer les causes du décès. Ce jour-là, se rappelle Saâdia Assila, la domestique, le domicile de la famille Belkhiri ressemblait parfaitement à une scène de crime. Les lieux témoignent de la longue et horrible agonie de ces deux enfants, dont le père, Larbi est un ressortissant marocain en Italie et la mère, Fatima Chaâchoui, employée dans une agence bancaire. Partie pour une visite de trois jours chez ses parents, Saâdia Assila, a rejoint le domicile sans se douter de quoi que ce soit. Une fois sur place, en découvrant les deux cadavres, elle procède tout d'abord par appeler la mère des deux enfants, mais sans y parvenir.
Elle court dans tous les sens et fini par alerter les voisins qui ont immédiatement appelé la police. Sitôt dit, sitôt fait. Selon des témoins sur place, la police n'a mis que quelques minutes pour débarquer. Les équipes sont nombreuses à être intervenues, notamment la brigade criminelle, la section d'intervention rapide et les différentes brigades de la police judiciaire de Casa-Anfa. Les hommes se déploient sur le quartier de Maârif et ratissent large pour réunir tous les éléments qui peuvent aider dans l'enquête.
La fouille à l'intérieur de la maison a permis de découvrir une bouteille d'acide chlorhydrique et une lettre manuscrite de 15 pages signées par les deux défunts. Dans ce courrier, Asmaâ et Mohamed expliquent, en long et en large, les raisons qui les ont poussées à mettre fin à leurs vies. Ils tiennent des propos suicidaires et morbides dus, entre autres, à leur état psychique qui s'est traduit par une perte de l'estime de soi et le dégoût de la vie, la dépression. Leurs parents, disent-ils, les ont carrément abandonnés.
Une mère soupçonnée
Jusque–là, les enquêteurs en étaient réduits à des simples hypothèses, la plus probable étant le suicide, dans l'attente des autopsies qui détermineront les causes et l'heure exacte du décès. Parallèlement, ils demandent après les parents, essentiellement la mère Fatima, qui généralement se pointe à cette heure-ci pour prendre le déjeuner avec ses petits. L'enquête démarre et on apprend par la suite que celle-ci a été sauvée, la veille, par quelques pêcheurs à la plage Sidi Abderrahmane au moment ou elle voulait se suicider en se jettant dans la mer. Elle a été admise dans les urgences de l'hôpital Moulay Youssef dans un état critique qui a nécessité plusieurs heures de réanimation. Le lendemain, le verdict de l'autopsie tombe. Les médecins légistes concluent, sous réserve des résultats des examens complémentaires, que les deux enfants ont ingurgité plusieurs quantités d'acide chlorhydrique, un poisson très dangereux, et que leur tube digestif est vide de tout autre contenu. Toutefois, au fur et à mesure que l'enquête avance, l'on apprend, de l'aveux même de quelques voisins, que la mère s'est rendue chez elle avant de tenter de mettre fin à sa vie. A-t-elle tué ses propres enfants avant de décider de se suicider? S'agit-il d'un suicide collectif ? Des questions que les enquêteurs ont tenté vainement d'élucider sans toutefois y arriver. La mère prétend la folie, et nie avoir participé à ce crime odieux. Interrogés, ses collègues affirment qu'elle s'est absentée le jour du “forfait”, mardi 22 mars, sans aucune excuse valable. La quarataine, Fatima Chaâchoui est accusée d'infanticide et placée sous surveillance policière à l'hôpital Soufi. C'est elle qui détient tous les secrets de cette affaire qui a secoué la ville de Casablanca. L'enquête menée auprès des amis et camarades des deux enfants révéla que rien, absolument rien, ne présageait une fin aussi triste pour Asmaâ et Mohamed dont le destin a été si cruel.


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