Depuis lundi et la suspension des activités du parti radical Herri Batasuna, une vingtaine de locaux ont été fermés en Espagne alors que les élus du parti suspendu entendent rester en poste. Jeudi, le total de sièges et locaux du parti indépendantiste Herri Batasuna fermés sur ordre judiciaire, s'élevait à 21. Ces opérations effectuées par la police depuis lundi, et la première évacuation du siège national situé à Pampelune (Navarre), ont donné lieu à plusieurs incidents. A Durango (36 km au sud-est de Bilbao), un groupe de personnes encagoulées a par exemple renversé des conteneurs d'ordures et des voitures, et brisé les vitres d'un local du Parti nationaliste basque (PNV, au pouvoir au Pays Basque espagnol), dans la nuit de mercredi à jeudi. Un peu plus tôt, la police basque avait dispersé les participants d'une manifestation non autorisée de Batasuna. Elle avait ensuite chargé contre le groupe d'indépendantistes qui a répliqué par des jets de pierres. A Renteria (banlieue est de San Sebastian), un autre groupe d'indépendantistes a également renversé des véhicules et des conteneurs d'ordures en travers de la chaussée, jusqu'à dispersion par la police. Au total, neuf sièges et locaux de Batasuna ont été fermés au Pays Basque même depuis lundi en application de l'ordre judiciaire de suspension des activités du bras politique de l'ETA, dicté par le juge Garzon. Les dirigeants du parti ont cependant marqué mercredi leur volonté de rester au Pays Basque espagnol malgré ces fermetures. «Nous restons au Pays Basque sud (en Espagne). Le siège du nord (à Bayonne) a le droit de fonctionner. Il est ouvert depuis deux ans pour notre parlementaire européen», a expliqué l'un d'entre eux, M. Alvarez. Cet élu a cependant démenti que Batasuna ait élu domicile à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) comme le laissait penser un communiqué de presse. Le gouvernement Aznar envisage toujours pour sa part de demander l'inscription de Herri Batasuna sur la liste européenne des groupes terroristes lors du renouvellement de celle-ci à la fin de la présidence danoise de l'UE, en décembre.