À la veille des élections, la CGEM a soumis au prochain gouvernement les dix commandements susceptibles de redresser l'économie nationale. L'idée est ingénieuse dans la double mesure où ce document donne l'avis du patronat sur la gestion économique de notre pays et que, ce faisant, le patronat ouvre un débat intéressant à la veille de la campagne électorale. À la veille des élections, la CGEM a soumis au prochain gouvernement les dix commandements susceptibles de redresser l'économie nationale. L'idée est ingénieuse dans la double mesure où ce document donne l'avis du patronat sur la gestion économique de notre pays et que, ce faisant, le patronat ouvre un débat intéressant à la veille de la campagne électorale. Sachant que les programmes des partis politiques tardent à venir ou risquent d'être vendus avec le même emballage. Il est certain que le contenu de ce livre blanc préélectoral vient à point nommé pour revaloriser la force de proposition du patronat. L'initiative est d'autant plus louable que la CGEM ne se contente pas d'établir un diagnostic sur chaque volet abordé pour proposer une thérapeutique réaliste et réalisable. Il est vrai que le patronat cherche à défendre ses intérêts et à consolider ses acquis en forçant la main à l'Etat. Ce qui est tout à fait légitime quand on connaît le rôle que joue le secteur privé dans l'économie nationale en investissement, création d'emplois et en valeur ajoutée. Mais ce document a l'avantage de ne pas verser dans l'alarmisme et la dramatisation pour mettre en valeur les atouts indéniables de notre pays à même de lui permettre un décollage économique assuré. Encore faut-il préciser que les dirigeants de la CGEM ne se jettent pas des fleurs et mettent le doigt sur les défaillances et les lacunes de leurs entreprises. Certes ils dénoncent encore une fois la lenteur administrative, l'absence de l'Etat stratège qui régule l'économie nationale, la persistance d'une fiscalité figée et le blocage de la réforme du code de travail. Mais ils avouent, même indirectement, que les entreprises n'ont pas profité des avantages que l'Etat leur a accordés pour assainir leur situation comptable et surtout améliorer leur compétitivité. Mais là où le bât blesse, c'est quand le patronat met tout sur le dos des pouvoirs publics en faisant le constat de l'échec du programme de la mise à niveau. Il faut se rendre à l'évidence et avouer que si l'amnistie fiscale et l'annulation des charges sociales n'ont pas donné l'effet escompté, c'est que les entrepreneurs ont failli à leur devoir. Il existe certes des entreprises qui ont joué le jeu de la transparence, mais où de chefs d'entreprises n'ont pas changé de mentalité. Ce qui n'a pas empêché l'Etat de poursuivre sa politique incitative en signant des contrat-programme sectoriels notamment dans le tourisme et dans le textile. Il est vrai que le système fiscal marocain demeure très complexe et taxe lourdement et les entreprises et les salariés. Il est vrai, aussi, qu'il faut instaurer une harmonie sociale qui puisse rendre complémentaires les intérêts des entreprises, des salariés et des syndicats. Ces derniers doivent en effet s'imprégner d'une nouvelle culture sociale qui privilégie l'intérêt général aux manœuvres politiciennes ou personnelles. Mais pour ce faire, il faut que nos politiques qui briguent la députation soient des forces de proposition comme le sont devenus les opérateurs économiques. Comme ces derniers doivent savoir que L'Etat stratège ne doit pas être assimilé à l'Etat providence.