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La CGEM est efficiente
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 02 - 06 - 2003

Faisant le bilan de son mandat à la tête de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Hassan Chami insiste sur le bénévolat au sein de cette association patronale.
ALM : Quel bilan faites-vous de votre mandat à la tête de la CGEM ?
Hassan Chami : Faire un bilan de la CGEM implique un retour aux promesses qui ont été faites aux membres de la CGEM, il y a trois ans, dont le rajeunissement, et la féminisation de cette association. Je m'étais aussi engagé à sortir la CGEM de son caractère réactif pour en faire une association proactive axée sur davantage de régionalisation de son action. Ceci, sans oublier l'établissement d'une audience internationale à la CGEM. Les uns après les autres, toutes ces promesses ont été tenues. Il y a actuellement 7 femmes au bureau de la CGEM. La création de l'Association des femmes chef d'entreprises du Maroc conforte cet état des faits. Beaucoup de sang neuf a aussi été attiré dans le militantisme et l'action patronale. Ces jeunes cadres étaient tellement performants que l'Etat en a pris quelques uns pour satisfaire ses besoins en jeunes compétences. Certains sont actuellement ministres, d'autres secrétaires d'Etat ou walis. La CGEM est également, et plus que jamais, une organisation efficiente. La preuve en est, à titre indicatif, sa participation active dans la campagne électorale. Nous n'avons pas attendu la présentation par les partis politiques de leurs programmes électoraux. Nous nous sommes présentés avec des documents, dont les dix questions aux centres de la création de l'emploi et nous avions interpellé les forces politiques marocaines quant à leurs attitudes par rapport à ces questions. Une fois les élections achevées, nous sommes partis plus loin à travers les 60 mesures. Beaucoup de ces mesures ont été reprises dans le discours-programme du Premier ministre.
Qu'en est-il de l'application de ces mesures ?
La mise en application de ses mesures est d'ores et déjà entamée, notamment après l'assemblée générale de la CGEM que le Premier ministre avait présidée. Les résultats du dialogue social ont également montré qu'on a pris en compte plus d'une revendication du patronat en matière de visibilité sociale à travers l'accord avec les syndicats sur le Code du travail, les licenciements abusifs, la barémisation des licenciements et sur l'organisation du droit de grève. A ces réalisations s'ajoute le fait que la CGEM est consultée sur l'ensemble des textes de lois en préparation ou les mesures concernant la vie économique et sociale.
Le gouvernement a créé cinq pôles d'études de la mise à niveau présidés par cinq responsables d'entreprises, tous membres de la CGEM. Sur le plan international, la CGEM est un partenaire reconnu de toutes les organisations patronales du pourtour méditerranéen. La preuve en est que, quand s'est constituée en février 2002 à Istambul l'Association méditerranéenne des confédérations d'entreprises (UMCE), c'est la CGEM qui était portée à sa tête. Pour accompagner tout cela, la CGEM compte sur le militantisme de ses membres mais aussi sur une équipe d'administratifs. Aujourd'hui, cette organisation administrative vient d'obtenir la certification ISO 9001, version 2000, sur la base d'un audit interne.
Est-ce une garantie que l'action de la CGEM correspond effectivement aux besoins des entreprises ?
Le but de cet audit et de faire en sorte que l'action de la CGEM repose sur un staff performant et une organisation efficace. Pour projeter cette action sur le futur, nous avons organisé un audit stratégique qu'on a confié à un bureau étranger et qui regroupé un panel de 300 personnes : chefs d'entreprises, administrations, banques…Il a dégagé beaucoup de points forts (représentativité, efficacité) mais aussi quelques points faibles. Il nous a servi comme base pour le lancement d'un certain nombre de chantiers qui vont ponctuer l'action de la CGEM entre 2003 et 2007. L'objectif est d'installer davantage de proximité entre la CGEM et les entreprises et d'être plus performant quant à la promotion du Maroc en tant que terre d'accueil des investissements. Ces mesures ont été approuvées par le bureau et le Conseil national du patronat marocain. Elle seront prochainement soumises à une assemblée générale.
Sur quelle base est fondé votre programme électoral ?
Je me situe dans une logique de continuité. J'ai fait en sorte de bâtir une organisation performante et compétente, avec comme objectif une meilleure intégration de la CGEM dans son environnement socio-économique. Je ferais en sorte que les chantiers pré-cités soient menés à bon port. L'autre finalité est de faire de la CGEM une organisation qui tend à responsabiliser plus les professionnels et les associations professionnelles. Dans une économie libérale, en concurrence avec l'économie internationale, les problèmes sont désormais d'ordre collectif, d'où l'importance des associations sectorielles. A travers le Programme d'aide aux associations professionnelles (PAAP), nous tentons d'établir des associations performantes. Aujourd'hui, ce programme concerne les secteurs qui sont en cours de démantèlement avec l'Union européenne. Nous militons pour qu'il s'étende sur l'ensemble du tissu associatif marocain. Nous essayons également de faire jouer aux associations professionnelles un rôle majeur dans la formation professionnelle. A terme, nous voulons que les centres de formation soient gérés par les associations professionnelles.
On reproche à la CGEM l'appartenance de plus d'un de ses membres à des partis politiques. Elle est aussi taxée d'être « un club élitiste » qui manque de neutralité. Qu'en pensez-vous ?
Personnellement, je n'appartiens à aucun parti politique. J'ai une fibre et une sensibilité sociale et, dans ma jeunesse, j'ai longtemps milité au sein de l'USFP. Je me suis par la suite consacré au développement de mes affaires. Ma sensibilité sociale s'arrête aux amitiés et aux idées.
Quant au caractère élitiste de la CGEM, il faut partir du principe que nous ne sommes pas une organisation dépendante de l'Etat. La CGEM fonctionne sur la base du militantisme de ses membres. Des gens qui adhérent à une idée et qui la défendent. Les 2000 membres que nous comptons se réunissent une fois par an au sein de l'Assemblée générale. Une autre équipe s'occupe de la gestion au quotidien de la CGEM. Son action est basée sur le volontariat. D'où l'apparence élitiste de la CGEM. Ce sont des militants qui consacrent leur temps et leurs efforts à l'action collective. Il n'y a pas 5000 personnes dans tout le Maroc qui sont prêtes à faire de même. Encore moins dans un environnement restreint qu'est l'économie. Au sein de la CGEM, il y a des sociétés qui ont un capital de 10.000 DH et d'autres qui comptent des capitaux de plusieurs centaines de millions de DH. Notre dénominateur commun est la défense des intérêts de l'entreprise, peu importe sa taille.


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