Le débat sur les délocalisations anime la scène politique française. La concurrence déloyale de certains pays, notamment les nouveaux membres de l'Union européenne, est mise en cause. La vague de délocalisations alarment de plus en plus les Français. De plus en plus, des sociétés ont en effet pris la décision de délocaliser leurs services de l'Hexagone vers d'autres horizons, où il fait bon investir. Le Maroc est ainsi une destination de choix pour les entreprises, opérant essentiellement dans le secteur des call-centers, facilité d'installation et faible coût de la main-d'œuvre obligent. D'autres destinations ont également la cote, les pays d'Asie du Sud-est, Thaïlande, Malaisie et Chine entre autres, ou encore la Turquie et certain pays de l'Amérique latine, le Brésil en tête. Mais nombreux sont ceux qui imputent la cause de cette situation à la concurrence des nouveaux pays de l'Union européenne. Bulgarie, Roumanie, Hongrie ou encore République Tchèque. Tous ces pays sont devenus des destinations très prisées pour les entreprises françaises. Un « exode économique » qui divise la scène politique française. Que ce soient les ministres du gouvernement Raffarin, ou les membres de l'opposition, tous sont incapables de répondre à l'angoisse des Français sur ce thème majeur des délocalisations. Leurs opinions sur la responsabilité de l'Europe divergent. Nicolas Sarkozy, ministre des Finances, veut mettre fin aux aides accordées par l'Union européenne à tous les nouveaux pays membres qui, en faisant du dumping en matière d'impôt sur les sociétés, encouragent la concurrence déloyale. À l'opposé, Laurent Fabius prône une politique « d'harmonisation fiscale pour qu'il ne soit pas possible que l'on continue de délocaliser en Europe ». L'ancien Premier ministre est même allé jusqu'à menacer de ne pas voter la Constitution européenne s'il n'est pas entendu. Pour ce qui est de la position officielle du gouvernement français, il met en exergue plusieurs actions concrètes qu'il envisage de mettre en pratique. En effet, le gouvernement de Jean- Pierre Raffarin demeure résolument dirigé vers la lutte contre les délocalisations, au point que Nicolas Sarkozy en réserve tout un chapitre dans le budget 2005. Ce dernier propose en effet, pour lutter contre ces actions de délocalisations, une exonération de taxe professionnelle dans les bassins d'emplois sinistrés, fixée à 1.000 euros par an et par salarié. Le coût de ces exonérations, quelque 330 millions d'euros. Et pour encourager la «re-localisation» d'emplois en France, un crédit d'impôt sera mis en place. Trente millions d'euros seront par ailleurs affectés aux allégements fiscaux pour les entreprises participant au projet de recherche et de développement dans les "pôles de compétitivité". Des actions qui ont pour principal objectif de retenir les entreprises françaises à domicile. Seraient-elles suffisantes ?