En dépit de la décision du juge des référés, le Bureau exécutif de la CDT a tenu, mardi 16 juillet, le « Congrès extraordinaire du Syndicat national de l'enseignement ». «La question n'est pas juridique mais d'ordre essentiellement politique». C'est en ces termes que le secrétaire général de la Confédération démocratique du travail (CDT) aurait répondu à ses amis qui le conseillaient d'ajourner les assises du congrès extraordinaire du «Syndicat national de l'enseignement». Un congrès qui ne répond à aucun critère organisationnel sauf celui du bon vouloir de Mohamed Noubir Amoui. Selon des sources fiables, les avocats de la partie syndicale de l'enseignement, appartenant au groupe du Bureau exécutif de la centrale et particulièrement à celui de son secrétaire général, auraient conseillé à ce dernier d'attendre le verdict définitif concernant la légalité de l'instance et des personnes habilitées à s'exprimer au nom du SNE. Mais, lors d'une réunion entre des membres du Bureau exécutif de la centrale et six anciens membres du bureau national du syndicat , une décision a été prise en ce qui concerne la tenue du congrès extraordinaire précité. Un congrès qui s'est tenu au Complexe culturel Maârif, en dépit de la décision du juge des référés, à ce sujet. M. Amaoui a contourné cette décision par l'exploitation d'une autorisation qui lui a été livrée en vue de tenir une manifestation qui relève des activités organisationnelles de la CDT. Ceci étant, le congrès a bel et bien commencé; et ce, même si aucune disposition du règlement interne du syndicat n'a été respectée. Fait sans précédent : toute personne désireuse d'assister aux travaux du congrès a pu bénéficier du badge de congressiste. Sans sélection ni conditions au préalable. Cependant, au cours de ses travaux, le congrès s'est distingué par la présence de l'ensemble des composantes de la gauche radicale, mais particulièrement par la confrontation entre les membres du CNI (Congrès national ittihadi) et ceux du PADS (Parti de l'avant-garde démocratique socialiste) . Ces derniers critiquaient la composition de la Commission des candidatures et exigeaient son renforcement par deux de leur parti. Après environ quarante interventions, dont la plupart étaient faites par des congressistes du PADS, et suite à des négociations serrées entre les deux partis, il a été convenu d'ajouter un membre à la commission précitée. Celle-ci se composait de deux membres du bureau exécutif et deux anciens membres du bureau national du SNE en plus de représentants des différentes sensibilités politiques oeuvrant au sein de la CDT. A cette commission s'ajoutent, formellement, celles de la Déclaration finale, du Cahier revendicatif, de la Politique d'enseignement, des Dispositions juridiques et le secrétariat du congrès. Mais, en fait, annoncent certains congressistes, ce qui compte pour Noubir Amaoui et ses amis c'est la constitution d'un Bureau national qui pourrait traduire ses options au niveau de l'enseignement, et la publication d'une déclaration finale qui critique fortement le gouvernement de Abderrahman Youssoufi et sa politique. Par ailleurs, en guise de répliques à cet événement, dans les milieux proches du secrétaire général du SNE, Abderrahman Chennaf, l'on considère qu'il s'agit d'un «non-événement à ignorer».