Ce week-end fera date dans les rapports entre les amis de Mohamed Amaoui et ceux de Abderrahman Chennaf. Une lutte engagée par le patron de la CDT qui cherche par tous les moyens à contrer l'USFP. Tout l'enjeu tourne, à présent, autour de la question de la légitimité politique. Pour Abderrahman Chennaf, secrétaire général du Syndicat national de l'enseignement ( SNE), la bataille avec Mohamed Amaoui, dirigeant de la Confédération démocratique du travail ( CDT), et d'ordre politique, en premier, et ce même si elle aura dans les prochains jours un caractère juridique, notamment en ce qui concerne les biens du syndicat de l'enseignement, et les prérogatives et compétences des uns et des autres. Dans les milieux décisifs de ce syndicat, l'on estime que le Bureau exécutif de la CDT, particulièrement, ses membres appartenant au Congrès national ittihadi, est entrain de perdre un des rounds les plus décisifs dans son combat avec l'USFP. Le soutien apporté au Bureau national du SNE, par un nombre important de bureaux locaux du syndicat, et surtout par les secrétaires généraux de la Fédération automne de l'Enseignement (FAE), affiliée à l'Union générale des travailleurs du Maroc ( UGTM), et la Fédération nationale de l'Enseignement (FNE), relevant de l'Union nationale des travailleurs ( UMT) réconforte la position « légale et légitime) de M. Chennaf. Pour les amis de ce dernier, entre le Bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail, et le Bureau national du Syndicat national de l'Enseignement, il y a toute une histoire de confrontations et de conflits, dissimulés durant une longue période. Une période qui remonte jusqu'aux années de gloire de la centrale. Sur le plan personnel, les chefs des deux syndicats ont fait un long parcours en commun. Ils se sont rencontrés lors des premières années de la constitution du SNE, au milieu des années soixante, soit bien avant la création de la Confédération démocratique du travail, en novembre 1978, et le congrès extraordinaire de l'USFP, en janvier 1975. Dans le même ordre, ils ont bâti ensemble cette centrale, avant de se retrouver derrière les barreaux pendant plus de années, suite aux événements du 20 juin 1981, à Casablanca. Des événements qui ont mis au-devant de la scène politique Mohamed Noubir Amaoui et son syndicat, au détriment du parti qui fut derrière eux, l'USFP. Un fait qui allait se confirmer au fil des ans, avant d'être saisi, par certains milieux administratifs qui voyaient en l'ascension du syndicat un moyen de pression sur les formations politiques. Un débat qui allait être étalé au grand jour lors du troisième congrès national de la CDT , qui s'est déroulé à Casablanca, avec la présence de l'ex-ministre de l'Intérieur, Basri, aux assises de cet événement. Le Congrès de la centrale, tenue, à Laâyoune, quinze jour avant le congrès national de l'USFP, en mars dernier, a contribué à l'aggravation de la situation. L'abcès crevé, une nouvelle guerre de positions fut amorcée. Politiquement, le Parti socialiste démocrate (PSD) soutien les dirigeants du SNE alors que le PADS épouse la position de M. Amaoui, alors que sur le terrain, les assises de la Commission administrative, qui se tiennent ce samedi 21 juin, et celles du Conseil national qui aura lieu le dimanche 22, marqueront le point de non retour dans les rapports entre les deux protagonistes.