Le Syndicat national de l'enseignement revient au-devant de la scène avec une nouvelle polémique autour du sigle "SNE" entre la CDT et la FDT. La centrale proche de l'USFP accuse le gouvernement de "passivité". Une nouvelle guerre entre les frères-ennemis de la CDT (Confédération démocratique du travail) et la FDT (Fédération démocratique du travail). La polémique autour de l'utilisation du sigle SNE (Syndicat national de l'enseignement) se trouve de nouveau au centre d'une polémique entre les deux centrales. Le ton est monté d'un cran avec la tenue, depuis lundi dernier à Casablanca, du huitième congrès du SNE (CDT). Un congrès contesté par les syndicalistes de la FDT comme étant illégal depuis que la justice a dit son mot. Pour Abdelaziz Ioui, secrétaire général du SNE : «l'actuel congrès organisé par les amis de Mohamed Noubir Amaoui est illégal puisque la justice avait déjà tranché en juillet 2002 et, trois ans après, en juillet 2005. Le premier jugement, explique le syndicaliste FDT, ordonnait le report du congrès extraordinaire du SNE en préparation à l'époque par les amis de Amaoui pour barrer la route à Feu Abderrahmane Chennaf», ajoute Abdelaziz Ioui. Dans ses rendus, la justice référée a décidé d'invalider tout ce qui résulterait du congrès extraordinaire du Sne organisé par la CDT. Toutefois, selon M. Ioui, «la CDT a réussi à garder le sigle "SNE" après avoir déposé un dossier auprès des autorités de Casablanca. Pour le syndicaliste FDT, il était question d'"échange de service entre le gouvernement et la CDT qui a accepté d'adopter le Code du travail ou ce qui est connu par la transaction du 29 avril 2003». Chez la FDT, on signale que Driss Benhima, et pendant un an, avait refusé de réceptionner le dossier déposé par la CDT. En juillet 2005, c'est le tribunal de première instance de Casablanca qui donnait encore raison à la FDT en invalidant le congrès extraordinaire du SNE/CDT. Où est le problème ? Pour M. Ioui, «cela crée une confusion que de se retrouver avec deux "SNE" même si l'on prend la précaution de préciser en ajoutant le sigle de la centrale. "Mais, il ne faut pas oublier par exemple que le SNE a ses propres statuts et ses propres instances même s'il est rattaché à la FDT», précise Abdelaziz Ioui. Pour Larbi Habchi, secrétaire général du SDF (Syndicat démocratique des Finances), «la CDT aurait dû opter pour une autre appellation puisque c'est la FDT qui a eu le dessus. Il donne l'exemple du choix du sigle SDF pour ne pas créer d'amalgame avec le SNF (Syndicat national des Finances) présidé par le Conseiller CDT Mohamed Daïdaâ». Interrogé par ALM quant à cette nouvelle-vieille polémique, Allal Belarbi, S.G du SNE/CDT a refusé de répondre affirmant que «les journalistes devaient s'intéresser à des choses plus sérieuses" comme les "enjeux centraux de l'école publique et la réforme qui n'arrive pas à connaître un début». Abdelaziz Ioui, lui, appelle le gouvernement, et notamment le ministère de l'Intérieur et celui de la Justice, à assumer ses responsabilités pour mettre fin à cet imbroglio. Lors de l'ouverture, lundi dernier, des travaux du 8ème congrès du SNE, Noubir Amaoui a salué la "ténacité des siens" pour avoir fait capoter les "complots visant à démonter la CDT" en référence au long bras de fer autour du syndicat de l'enseignement. Le SNE, fondé dans les années 1960, a toujours été considéré comme la locomotive de la CDT. Feu Abderrahmane Chennaf, l'un de ses historiques responsables, avait déjà conduit, à la tête du SNE, la fronde contre Mahjoub Benseddik. Le SNE a été, en grande partie, derrière la création de la CDT de Noubir Amaoui.