Prenez le cas d'une famille -modeste- qui, à l'occasion de l'Aïd- el-Kébir, a dû, pour sacrifier le mouton s'endetter pour de longs mois... suivez le difficile trajet de cette même famille tout au long de l'année jusqu aujourd'hui, la veille de la rentrée scolaire. Prenez le cas d'une famille -modeste- qui, à l'occasion de l'Aïd- el-Kébir, a dû, pour sacrifier le mouton s'endetter pour de longs mois... suivez le difficile trajet de cette même famille tout au long de l'année jusqu aujourd'hui, la veille de la rentrée scolaire. Cartables, cahiers, stylos, crayons et manuels scolaires (à quel prix?), bien sûr multipliez cela par le nombre d'enfants et vous aurez un aperçu des difficultés que rencontre cette famille pour scolariser ses enfants. Maintenant, vous êtes dans la rue, levez les yeux et vous verrez d'immenses panneaux publicitaires proposant... une rentréé scolaire à crédit! Le mouton avalé depuis long mois, mais les traites continuent à tomber chaque mois et ce, pour plusieurs années, voilà à présent q'un nouvel endettement s'annonce pour pouvoir offrir le minimum vital à une scolarisation encore bien balbutiante.C'est ainsi toute une vie qui s'enfonce dans le (sur) endettement et ne laisse à chaque famille que bien peu pour faire face au quotidien. Le crédit est certes, de nos jours un moyen de vivre extrêmement répandu, dans tous les pays du monde, et familles modestes, comme familles aisées y ont recours. Les agences de crédit ne font que ce qu'elles sont censées faire, me direz-vous, et il est vrai que ce mode de fonctionnement est théoriquement destiné à aider les contractants à se sortir d'une situation financière difficile ou à acquérir un bien. Mais est-on vraiment dans ce cas de figure, dans l'exemple de ces familles qui s'endettent pour financer le mois de Ramadan, célébrer l'Aïd ou subvenir aux immenses besoins de la rentrée scolaire ? Certes non ! Puisque nous sommes à quelques jours de ce retour en classes, il est sans doute trop tard pour s'insurger contre le prix des manuels ou celui des cartables et autres menues fournitures, mais il n'est pas vain de se demander si ces longues listes fournies par les établissments ne sont pas superflues et s'il n'existe pas des moyens d'alléger la charge financière des familles les plus démunies... Nombreux seront les mécènes qui contribueront à leur venir en aide mais cela ne peut, ni ne doit nous empêcher de réfléchir aux façons d'agir politiquement : en instituant des «foires aux livres d'occasion» par exemple; en évitant le changement de programmes chaque année, ce qui implique autant de changements de matériels; en réduisant les demandes... Bref en songeant que notre objectif de scolarisation massive passe par une réduction des coûts.