Certes les mêmes affiches et banderoles bordaient déjà nos trottoirs l'an dernier à même époque, certes chaque année le même slogan pour un «Aïd à crédit» refleurit, il n'empêche je n'arrive pas à m'y habituer, n'y d'ailleurs à trouver cela moral. Certes les mêmes affiches et banderoles bordaient déjà nos trottoirs l'an dernier à même époque, certes chaque année le même slogan pour un «Aïd à crédit» refleurit, il n'empêche je n'arrive pas à m'y habituer, n'y d'ailleurs à trouver cela moral. Bien sûr les banques et organismes de crédit sont dans leur rôle mais nous, sommes nous dans le nôtre? Comment ne pas trouver naturel que chaque famille marocaine ait le désir profond de célébrer cette fête si chère au cœur de tout Musulman ? Comment imaginer un père de famille renonçant sans déchirement à offrir un mouton à ses enfants, son foyer? Mais je trouve difficilement supportable de voir une partie des nôtres contraints de vendre leur téléviseur, leur mobylette ou encore s'endetter pour de longs mois afin de pouvoir célébrer l'Aïd El Kébir. Des mois et des mois de remboursement pour des familles qui, si elles en sont réduites à ce procédé, vivent déjà de façon très modeste. Alors, nous savons bien que certaines entreprises ont déjà le geste d'offrir le mouton à leurs ouvriers, leurs employés; nous savons -même si c'est le plus souvent de façon très discrète- que des âmes nobles et des cœurs généreux permettent à des familles démunies de fêter l'Aïd, mais peut-être serait-il possible de nous «mobiliser» encore plus nombreux, de faire- chacun selon nos moyens -et à grande échelle- un véritable «Réseau de l'Aïd». Par exemple, que celui d'entre nous qui le peut achète un mouton pour la famille défavorisée la plus proche de lui, qu'un autre aux moyens plus limités réduise la taille de son propre mouton pour contribuer à l'achat d'un autre, ou encore que des groupes d'amis, des associations, des regroupements de voisins… s'unissent pour offrir les précieux ovins. C'est par exemple ce que nous allons faire au sein du «Réseau maillage» où chaque jeune contribuera de façon symbolique -et selon ses possibilités- à la constitution d'une «Caisse pour l'Aïd». Ne pouvant bien sûr démultiplier notre action faute de moyens, nous avons choisi un profil : offrir dans chacun des 20 quartiers où nous sommes implantés, un mouton à une famille sans «chef de famille» soit parce que décédé, hospitalisé, incarcéré… Certes notre geste demeurera de portée limitée, une «goutte d'eau dans un océan», mais si -concernés par notre action- vous souhaitez vous joindre à nous, vous pourrez nous aider à éviter «l'Aïd à crédit» pour quelques familles. «ALM» sera notre lien, si vous le voulez bien.