Jusqu'au début de la journée du 22 mars, plus du tiers des sociétés cotées à la Bourse de Casablanca ont déjà annoncé leurs indicateurs commerciaux et financiers, comme le prévoient les textes réglementaires du marché financier. Les résultats déjà publiés font état de performances plutôt mitigées. Il n'y a pas de tendance claire qui se dégage que ce soit à la hausse ou à la baisse. Le cumul des performances affichées, jusqu'à maintenant, le montre. Il est vrai que les 27 sociétés, ayant affiché leurs résultats, présentent un cumul de chiffres d'affaires en baisse de 8,9% entre 2009 et 2008, à 122,7 milliards de DH, selon CDG Capital. Néanmoins, la somme de leurs résultats d'exploitation ressort en hausse de 21,6% à 32 milliards de DH. Le cumul des bénéfices progresse également mais de 18,4% à 21,2 milliards de DH. Cela prouve que les performances commerciales sont en baisse à cause notamment des effets de la crise. Mais en économisant sur les charges et en améliorant la productivité, les sociétés arrivent à maintenir les tendances haussières de leurs bénéfices, aussi bien nets que d'exploitation. La dernière publication de résultats est celle du raffineur d'hydrocarbures Samir. La filiale du groupe saoudien Corral Holding affiche un chiffre d'affaires qui chute de 35,2% sur un an à 27 milliards de DH. Cela est, sans doute, lié à l'augmentation du niveau d'importations que les pétroliers réalisent pour leur propre compte. Néanmoins, le raffineur arrive à redresser sensiblement ses indicateurs financiers. En effet, son résultat d'exploitation est passé de -810 millions de DH en 2008 à 970 millions, une année après. Quant au résultat net, il bascule d'une perte sèche de 1,2 milliard de DH à un bénéfice de 554,9 millions de DH. Cela est sans doute lié au redressement de la valeur des stocks et les premiers effets positifs de l'Upgrading Project, les nouvelles installations de raffinage du groupe. Ce qui est valable pour les indicateurs financiers de Samir, l'est aussi pour ceux de Managem. En effet, le résultat d'exploitation du bras minier de l'ONA est passé de -286,2 millions de DH à 81,5 millions de DH. La société enregistre un bénéfice de 22,7 millions de DH au terme de l'exercice précédent contre un déficit de 589 millions à fin 2008. Là aussi le redressement de la valeur des stocks a largement contribué à cette amélioration. Contrairement à Samir, le chiffre d'affaires de Managem s'est amélioré de 6,3% à 2,22 milliards de DH. Dans le secteur bancaire, seules deux des sept valeurs cotées ont déjà affiché leurs performances au titre de l'exercice 2009. D'une part, il y a Attijariwafa bank qui maintient son rythme de progression à deux chiffres pour l'ensemble des indicateurs. D'autre part, il y a le CIH dont les résultats affichent une baisse sensible en attendant les premiers effets du plan de relance que prône le nouveau président Ahmed Rahhou. Qu'en est-il des autres grandes institutions de la place ? Ni BMCE Bank, ni Crédit du Maroc ni BMCI, ni la BCP ne se sont encore décidés à afficher leurs comptes. Le marché se pose des questions par rapport aux origines de ce retard. Dans le secteur du bâtiment et matériaux de construction, il y a lieu de distinguer entre les cimentiers qui, certes, n'ont pas bénéficié de l'envolée des ventes à laquelle ils se sont habitués durant cette décennie. Néanmoins, la décélération des ventes les a poussés à pratiquer une stratégie de cost killer pour améliorer la rentabilité. Ils maintiennent d'ailleurs un niveau élevé de distribution des dividendes. Le sidérurgiste Sonasid subit, pour sa part, de plein fouet l'effet de la dégradation des stocks et des fluctuations des matières premières. Promotion immobilière : Le marché attend toujours Addoha Le secteur qui demeure absent, jusqu'à maintenant, de la liste des sociétés ayant déjà présenté leurs résultats, demeure la promotion immobilière. Aucune des trois sociétés cotées, appartenant à cette activité (Addoha, CGI et Alliances Développement Immobilier), n'a publié ses comptes. Le marché attend, avec impatience, les performances de ce secteur, notamment celles d'Addoha. D'ailleurs, des rumeurs avaient filtré par rapport à une éventuelle décélération des performances du groupe. Mais les responsables les ont formellement démenties indiquant qu'il n'y a pas de baisse prévue. Encore faut-il prouver cela, chiffres à l'appui. Autres résultats tant attendus, ceux du groupe ONA. Deux des filiales alimentaires du holding royal (Centrale Laitière et Cosumar) ont affiché des résultats satisfaisants, en plus du redressement des performances de Managem. Cela est-il synonyme d'une bonne moisson pour l'ensemble du groupe à fin 2009 ?