Depuis leur refus de dialoguer avec le Premier ministre Benflis, les Kabyles ont été écartés du débat politique. A défaut de pouvoir participer à quelque débat que ce soit concernant leurs revendications, les Kabyles continuent d'alimenter les colonnes de la presse par leurs grèves, leurs marches de protestation… Mais aussi leurs passages devant les tribunaux. Mercredi à Tizi-Ouzou, neuf des treize délégués Aârouch (CADC) arrêtés le 22 mai dernier, ont été condamnés à des peines allant de deux à trois mois de prison avec sursis pour «attroupement sur la voie publique». Et ce, au moment où les représentants kabyles s'activaient autour d'un front anti-vote à la veille du scrutin du 30 mai. Depuis, les délégués Aârouch n'ont d'ailleurs pas abandonné leur ligne de conduite, encore moins leurs actes de protestation. Lors du procès de mercredi, treize des manifestants réunis devant le tribunal ont même été arrêtés. D'autres arrestations avaient été aussi opérées mardi lors d'émeutes qui avaient éclaté à Tizi-Ouzou. Isolés, les délégués restent déterminés dans leur lutte de voir leur plate-forme d'El-Kseur reconnue. Ils se réuniront en conclave ordinaire le 18 juillet prochain, à Tizi Ouzou. Car le problème kabyle, s'il est aussi occulté par la menace intégriste et la multiplication des attentats, est loin d'être résolu. Louisa Hanoune, responsable du PT (Parti des travailleurs) est d'ailleurs revenue mercredi sur cette situation, soulignant qu'il faut «des mesures d'apaisement urgentes», notamment la tenue d'un congrès national sur la Kabylie.