Non les jeunes n'ont pas vocation à devenir des machines à tuer… Et pourtant: Paris, les assassins, les kamikazes qui ont fait 129 victimes sont des jeunes, Tunis, l'assassin qui a tué 40 touristes sur une plage était jeune, Casablanca ou Marrakech les assassins, les kamikazes eux aussi étaient jeunes… partout les bras armés du terrorisme qui tue, appartiennent à des jeunes – c'est la caractéristique commune – à tous ces actes de barbarie…Mais ces bras ont des «cerveaux», des cerveaux qui par leurs paroles arment ces bras et transforment notre jeunesse en chair à canon. Ce que je voudrais faire comprendre – à l'image de tous ceux qui agissent pour, par et avec la jeunesse – c'est dire à quel point nous sommes las de crier dans le désert : une partie de la jeunesse est en danger et un danger ! Les cerveaux du terrorisme embrigadent, radicalisent, transforment des jeunes en monstres : par de faux prêches, de fausses promesses, de l'argent, des images, des vidéos, des films, de la propagande… et nous militants associatifs, animateurs sportifs, acteurs culturels, travailleurs sociaux…qu'avons-nous pour «lutter» contre ce fléau, de quels moyens disposons-nous pour contrecarrer cet embrigadement rampant : notre sincérité, notre bonne volonté, nos idées, notre conscience…est-ce une digue suffisante, est-ce un barrage qui peut tenir ? Les paroles des semeurs de haine trouvent d'autant plus d'échos chez certains jeunes que le terreau est fertile, et le terreau est fertile car nous l'avons déserté, nous avons cessé de le cultiver, nous avons laissé la terre de notre jeunesse en jachère et d'autres se sont chargés d'y verser l'engrais de la haine, de la violence, de la rancœur. Que faisons-nous pour nos jeunes, et là je m'adresse à l'ensemble des pays touchés par ces actes de terrorisme!? Que faisons-nous pour que le chômage, l'inactivité, l'oisiveté, les failles béantes de l'éducation, le mépris, l'exclusion… ne constituent plus le terreau qui permet aux «cerveaux» d'armer les bras de ces jeunes ? Chaque pays a ses spécificités, ses coutumes, ses mœurs, ses lois mais tous les pays ont une jeunesse, tous les pays ont des quartiers abandonnés à eux-mêmes, des cités de l'exclusion, des lieux de «survie» plutôt que de vie…il est temps de prendre la jeunesse à bras-le-corps, de la sauver des tenailles de la radicalisation, de dresser autour d'elle une barrière de protection… Pour ce qui nous concerne, pour notre pays: le Maroc, pourquoi ne pas décréter la jeunesse priorité nationale… les idées ne manquent pas, le tissu associatif, les militants, les acteurs culturels, sociaux, sportifs, les jeunes eux-mêmes en regorgent, écoutons-les, entendons-les . Les réflexions, propositions, idées existent, encore faudrait-il leur donner la possibilité d'émerger ; à titre personnel – à ma modeste place – j'en emmagasine, au contact de tous ces jeunes, au cours de mes activités, sur le terrain… Alors !!!! Organisons une grande conférence nationale sur le thème de la jeunesse, réunissons les Assises de la jeunesse, mettons enfin en place le Conseil de la Jeunesse et de la vie associative, bref bougeons, agissons…il y a urgence !