Mustapha Madih a raté l'objectif fixé par la Fédération royale marocaine de football, à savoir les demi-finales des Jeux Olympiques d'Athènes. Pour le sélectionneur olympique, l'heure des bilans a sonné. Son sort est, désormais, entre les mains du Bureau fédéral. Depuis les Jeux Olympiques de Munich en 1972, l'équipe nationale olympique n'a jamais réussi à dépasser le premier tour des olympiades. Même avec les grands noms du football national, El Haddaoui, Timoumi, Bouderbala, Dolmi, Zaki et autres. À Athènes, tout le monde espérait mieux et donnait favoris les Lionceaux pour une place sur le podium. Comme à Sydney, le même scénario s'est répété et l'espoir de toute une nation est parti en fumée. On s'attendait à un miracle, disaient les plus optimistes, comme lors des phases éliminatoires, mais rien de tout cela n'a eu lieu. Les coéquipiers de Bouabid Bouden ont quitté la compétition par la petite porte. Comme partout ailleurs, le premier à faire l'objet des tirs croisés est l'entraîneur. Pour faire taire les mauvaises langues, le sélectionneur de l'équipe nationale olympique a fait son mea-culpa, juste après la fin de la rencontre face à l'Irak, déclarant à la presse qu'il assume la responsabilité quant aux choix des joueurs effectués depuis le début de la compétition, face au Costa Rica. Mais tout cela ne change rien. Certes, les joueurs ont, eux aussi, leur part de responsabilité, mais c'est à l'entraîneur que l'on demande souvent des comptes. Comme Baddou Zaki, avant la Coupe d'Afrique des Nations 2004 en Tunisie, Madih était lié par un contrat objectif. Contrat, dont l'objectif, comme son nom l'indique, était d'atteindre le dernier carré. Mission ratée. Certes, Madih avait, selon les observateurs, l'une des meilleures équipes du tournoi, si ce n'est la meilleure, mais n'avait pas les mêmes moyens que Baddou Zaki en Tunisie. Avant les Jeux Olympiades d'Athènes, Madih n'a cessé de se plaindre, surtout après que la Fédération royale marocaine de Football a annulé son stage de préparation en Suisse. Lui qui avait déclaré, avant le départ de la sélection olympique pour Athènes, que les équipes de jeunes manquent terriblement de moyens, alors qu'ils doivent, en principe, constituer l'une des premières priorités de la FRMF. Car c'est de la relève qu'il s'agit. C'était le premier indice d'une déroute athénienne. Autre signe pessimiste : l'absence du duo de l'attaquant Marouane Chemmakh et Jawad Zairi. Deux joueurs indispensables dans le dispositif offensif aussi bien de l'équipe nationale A que l'équipe olympique. Chacun des deux entraîneurs voulait s'attacher les services des deux professionnels. Ce qui a créé une certaine tension entre les deux cadres techniques nationaux, allant jusqu'à s'échanger les accusations. Ce qu'il faut dire c'est que ce qu'a vécu Madih avant et après Athènes n'est rien à côté de ce qu'a connu Zaki, avant le départ des Lions de l'Atlas en Tunisie, et même durant la CAN. Les souffrances de ce dernier, tout le monde les connaît, ou presque. La différence entre les deux coachs, c'est que le premier a craqué et n'a pas pu relever le défi, alors que le second, presque livré à lui-même, a plus que rempli sa mission et prouvé que l'on pouvait compter sur lui et qu'il était un vrai commandant de bord. Résultat, en dépit de toutes les manœuvres de certains responsables de la FRMF, cette dernière a fini par faire signer Zaki, avec comme salaire 300 000 de DH, à un moment où Madih, qui touche 120 000 DH, est, plus que jamais, assis sur un siège éjectable. Dans les couloirs de la FRMF, l'on parle d'un éventuel départ de Madih et de son futur successeur, Abdelghani Nasseri. Au jour d'aujourd'hui, rien n'est encore confirmé. Le bureau fédéral de la FRMF tiendra, lundi prochain, sa deuxième réunion depuis sa constitution au mois de mai dernier. À l'ordre du jour, la rencontre Maroc-Tunisie, prévue le 4 septembre prochain. Ce sera aussi l'occasion de trancher sur le cas de Mustapha Madih, sollicité lors du tournoi de l'amitié remporté par les Lionceaux par plusieurs clubs du Golf. «J'espère que ça va se faire de manière professionnelle et le plus vite possible», a déclaré celui-ci. Restera, restera pas ? Réponse lundi prochain.