Non content d'être un homme d'affaires prospère, le fils de Miloud Chaâbi veut prouver qu'il peut se faire un prénom. Et pour cela, il s'est lancé à corps perdu dans la politique. Pour l'heure, c'est Bahraoui qui semble être dans sa ligne de mire. Celui que l'on présente aujourd'hui comme un opposant virulent à la politique du maire Omar Bahraoui, notamment en ce qui concerne la décharge publique, n'est venu à la politique que sur le tard. Ce n'est, en effet, qu'en 1996 qu'il adhère au Parti de l'Istiqlal qu'il quittera –comme papa – pour rejoindre les rangs du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), sous les couleurs duquel il a été élu, en octobre 2003, président du Conseil de l'arrondissement de Souissi, à Rabat. Ce n'était –et n'est toujours - pas une sinécure, Souissi étant classé comme le quartier le plus huppé de la capitale. Faouzi, lui, fait valoir que Souissi compte également des bidonvillois, qu'il s'agit de reloger de manière décente, «pour leur rendre leur dignité de citoyens». L'écologie semble également l'intéresser au plus haut point. Mais, dès le départ, il s'est heurté aux dysfonctionnements administratifs. Le nouvel arrondissement, qui avait été dissocié de Youssoufia –fief de Bahraoui - ne disposait pas de siège. Et le nouveau bureau devait partager des locaux avec le Conseil de la ville. Faouzi Chaâbi s'était également plaint que le matériel faisait défaut quand il n'était pas obsolète ; le personnel, désigné mais pas encore affecté et enfin, la fourniture (et les vulgaires imprimés des extraits de naissance toujours pas disponibles plusieurs semaines après les élections). A côté de tout cela, le numéro deux de la holding Ynna peut être considéré comme un homme ayant, à 45 ans, effectué un brillant parcours. Ce qui ne va pas sans susciter certaines jalousies. La fibre sociale bien implantée, le fils de Miloud Chaâbi a hérité de son père cette espèce de bonhomie sous laquelle couve cependant une farouche volonté de vaincre. Le killer instinct qui fait les grands décideurs. Aswak Salam, sa galerie d'art Tamuziga , ainsi que la récente ouverture de la grande surface Géant et bien d'autres font sa fierté. Et d'aucuns pensent qu'il aurait pu se contenter de rester un homme d'affaires prospère, aussi bien au Maroc qu'à l'étranger où il a décroché de juteux contrats, notamment au Sénégal. Mais voilà, Faouzi est un obstiné. Il veut réussir là où papa a réussi, en y apportant une touche personnelle qui lui vaut une bonne presse. La Nuit des Jamours, qui récompense les gens de la télévision, le consacrera, en quelque sorte, comme un homme de culture et un ami des médias. Une renommée qui, murmure-t-on, n'est pas totalement étrangère à son succès en politique. Un succès, qui, si l'on y regarde de près, n'est pas aussi étonnant qu'il le paraît, vu son cursus et l'ambiance dans laquelle a grandi le jeune Faouzi, qui, avant de décrocher son baccalauréat au Lycée Lyautey de Casablanca, avait effectué ses études secondaires au Lycée militaire de Kénitra.