Un mois après l'assassinat d'une journaliste finlandaise au quartier Majorelle à Marrakech, les limiers de la PJ de la ville ocre sont arrivés à mettre la main sur deux SDF, âgés respectivement de 22 et 30 ans, qui ont perpétré ce crime dont le mobile était le vol. À Marrakech, Majorelle est un quartier célèbre par l'un des plus beaux jardins du monde, portant le même nom. Ce quartier, qui se situe pas loin de Guéliz, était comme à l'accoutumée, cette nuit du samedi 31 juillet dernier, si paisible et si calme. Il semblait que quelques résidents sont encore éveillés, à minuit, et passaient quelques bons moments chez eux. D'autres avaient déjà plongé dans un sommeil profond. Virve Harvenfalo Martaja était de ceux qui se couchent plus ou moins tôt. Cette journaliste, free-lance, de nationalité finlandaise, âgée de 49 ans, mariée à Arnaut Dupyu (travaillant pour TF1), aime beaucoup le Maroc, notamment Marrakech et apprécie les Marocains, au point qu'elle ne ratait pas la moindre occasion pour y revenir et y passer une dizaine de journées. Elle avait écrit plusieurs papiers sur ce pays qui l'impressionne et notamment sur son artisanat, et ce pour des revues finlandaises. Son amour de l'artisanat marocain l'a incitée également à saisir toutes les occasions de son séjour au Maroc pour en acheter plusieurs objets et les emporter avec elle à son retour chez elle. Dimanche 1er août 2004, Virve Harvenfalo Martaja est découverte assassinée dans sa chambre dans une maison d'hôtes située au quartier Majorelle. Qui a perturbé le calme de ce quartier où séjournait Yves Saint Laurent ? Qui a tué la journaliste qui a tant aimé les Marocains et le Maroc et pourquoi ? Alertés, les éléments de la police judiciaire près la Sûreté de la ville de Marrakech se sont dépêchés sur les lieux pour entamer une enquête de grande envergure. Au départ, les premiers éléments du constat ont révélé que la journaliste présentait une grande blessure au niveau de son cou et d'autres blessures au niveau de son corps. Ce qui a prouvé aux enquêteurs que la défunte avait manifesté une grande résistance avant d'être liquidée. Ils ont découvert également des gouttes de sperme sur ses parties intimes. A-t-elle été violée après sa mort ? l' (ou les) assassin est-il un nécrophile? L'opération de ratissage effectuée la même nuit sur le lieu du crime et son entourage était sans résultat. Qui est d'abord le propriétaire de cette maison d'hôtes ? Les enquêteurs ont appris qu'il s'agit d'une villa louée par une Norvégienne, disposant de sa carte de séjour au Maroc, aménagée en une maison d'hôtes non déclarée et ne disposant d'aucune mesure de sécurités empêchant les intrus d'y accéder facilement. Cette dernière a déjà voyagé vers la Norvège et bien qu'elle ait été sollicitée par téléphone de retourner à Marrakech pour être interrogée sur l'état de sa maison d'hôte, sur les personnes qui la fréquentaient, elle et la défunte, elle n'a pas encore donné de réponse. Par ailleurs, les enquêteurs ont remarqué que les volets de la chambre à coucher étaient ouverts, ainsi que la fenêtre et la porte de la cuisine qui donne sur le hall de la maison. Les enquêteurs ont compris que la journaliste n'avait pas pris ses précautions en laissant, lors de ces jours de la canicule à la ville ocre, les portes et les volets ouverts. Près de dix jours après l'assassinat de la journaliste finlandaise, les enquêteurs, qui menaient un travail de fourmi sont arrivés à identifier l'un des assassins. Il s'agit d'un SDF, issu de Béni Mellal, âgé d'une trentaine d'années, qui a voyagé après son forfait à destination d'un douar situé pas loin de F'kih Ben Saleh où résident quelques membres de sa famille. Aussitôt, une brigade des limiers de Marrakech s'est dépêchée sur les lieux. Mais en vain. Il a déjà quitté les lieux. Cependant sa disparition ne les a pas découragés. Au contraire, elle les a incités à déployer tous leurs efforts pour tirer cette affaire au clair. Ce n'était pas une question de défi, mais il s'agissait d'accomplir un devoir jusqu'au bout. Enfin, dimanche 22 août et après un mois des investigations à bras de fer, les limiers de la PJ de Marrakech sont arrivés à mettre la main sur le jeune de Béni Mellal et ce à l'Oudaya. C'est lui qui les a conduits vers le deuxième assassin, à savoir un jeune SDF, marrackchi, âgé de 22 ans. Ce dernier séjournait dans une baraque située dans un chantier de construction établi à quelques pas du quartier Majorelle. Soumis aux interrogatoires, les deux mis en cause ont reconnu avoir assassiné la journaliste finlandaise. C'est le jeune de Béni Mellal qui avait localisé la maison d'hôtes en question après avoir remarqué que la journaliste y séjournait seule et l'a indiquée au jeune marrackchi. En entrant par le balcon ouvert, entre minuit et une heure du matin, (31 juillet et 1er août 2004) ils ont surpris la journaliste qui s'est réveillée. Le marrackchi s'est jeté sur elle, tentant de l'immobiliser. Plus forte que lui, elle a résisté au point qu'il a brandi un couteau pour lui asséner un coup au niveau du cou. Après quoi, le duo a mis la main sur un appareil numérique et un téléphone portable avant de prendre la clé des champs. Les deux mis en cause seront traduit, demain mercredi, devant la Cour d'appel de Marrakech.