Après la mort de son père, Mohamed, a perdu tout espoir et a tourné le dos à la vie pour se livrer au vagabondage puis à genre particulier de cambriolage, ne ciblant que des objets futiles. Mohamed est-il stupide, naïf ou cleptomane ? Quand il a été arrêté par l'une de ses victimes, il est resté figé sans dire mot comme un aliéné mental. Il n'a même pas essayé de se sauver. Il est resté calme jusqu'à l'arrivée des éléments de la brigade urbaine de la Police judiciaire de Hay Mohammedi-Aïn Sebaâ. À ce moment, il a fondu en larmes, comme s'il regrettait ce qu'il avait perpétré à l'intérieur de quelques villas, appartements et locaux commerciaux après y avoir pénétré par effraction. Sa mère, sa sœur et ses voisins le regardaient d'un air atterré. Ils considéraient qu'il ne méritait pas de vivre pareille situation. C'était un garçon qui aimait la vie et qui rêvait d'un avenir radieux. Seulement, avec la mort de son père, tout son univers a été chamboulé. Il était très proche de lui et l'aimait au point qu'il a perdu tout désir de vivre. Depuis, il ne pouvait plus se concentrer sur ses études, sur son avenir et sur la réalisation de ses ambitions. Première conséquence : il a perdu sa place à l'école. Sa mère et sa sœur ont tenté de se porter à son secours. Si elles ont perdu le père qui est décédé, elles espéraient sauver le fils. Elles ne sont pas restées les mains croisées. Elles ont déployé de gros efforts pour le convaincre de dépasser cette situation en l'inscrivant à l'Office de formation professionnelle. Il a réussi le concours pour passer deux ans d'étude et décrocher un diplôme d'électricien. Seulement, il n'a pas trouvé d'emploi et est resté au chômage. Toutefois, sa mère et sa sœur sont intervenues une fois encore pour l'aider à passer son permis de conduire. Il l'a eu quelques mois plus tard et est arrivé à trouver un emploi comme chauffeur de camion. Au fil des mois, un malentendu qui a éclaté entre lui, d'une part, et sa mère et sa sœur, d'autre part, a fini par son exclusion de la maison. Cet incident l'a beaucoup affecté au point qu'il a changé complètement sa vie. Mohamed est devenu un clochard errant dans les rues et les boulevards casablancais, passant la nuit à la belle étoile, fréquentant les SDF, fumant du haschich et buvant. Bref, il semble qu'il se venge de lui-même. Sans avoir conscience qu'il s'agit d'un faux-pas qui va le jeter dans le monde de la criminalité. Effectivement, Mohamed a commencé à apprendre les ABC du vol, notamment le cambriolage. Au fil du temps, il s'est avéré plus facile pour lui de briser ou de défoncer les portes, de scier les grillages en fer des fenêtres, d'escalader les murs des villas, de fouiller les chambres dans l'obscurité, de visiter les chambres à coucher sans craindre d'être surpris par les locataires ou propriétaires. Ce qui lui importe, depuis, est de mettre la main sur n'importe quel objet et de disparaître par la suite. Il a visité une dizaine d'appartements, de villas et autres locaux commerciaux. La police dispose de six plaintes contre lui. Et lui ne se souvient pas de tous les locaux qu'il a visités lors de ses pérégrinations nocturnes. Comment a-t-il été arrêté ? Mercredi 4 août 2004. Mohamed est venu faire un tour au boulevard Mohammed V, juste à côté de la résidence Sophia. Pourquoi est-il retourné sur la scène de son crime ? Après qu'il ait tenté, la veille, de cambrioler un appartement, il voulait s'assurer si rien ne s'était passé et si le propriétaire de l'appartement l'avait identifié ou non. Mardi 3 août, tard de la nuit, il avait escaladé un mur, forcé la porte sans faire de bruit et était entré au salon pour mettre la main sur un pantalon. Soudain, un bruit a réveillé la «bonne». Dans l'obscurité, elle a remarqué une silhouette humaine. Elle a sursauté de sa place en criant et demandant secours. Son employeur, qui dormait dans la chambre à coucher, s'est réveillé et a allumé la lumière. Il a vu le visage de la personne qui a pris la fuite. C'est lui qui l'a arrêté. Devant les policiers, il a avoué être entré, il y a quelques mois, dans un immeuble situé au boulevard Abdellah Ibn Yassine pour défoncer la porte de l'un des appartements. En y entrant, il a découvert qu'il s'agissait du cabinet d'un médecin. Il l'a visité pour ressortir sans rien prendre. Une autre fois, il a brisé les cadenas d'un local commercial situé au boulevard Mohammed V, près de la résidence Al Yassir. Seulement, il n'a pas mis la main sur la moindre marchandise pour partir par la suite. Il a avoué avoir subtilisé des draps et un tapis dans l'un des appartements visités la nuit. Mohamed a été traduit, mercredi 7 août, devant la chambre criminelle près la cour d'appel de Casablanca, poursuivi pour vol qualifié.