C'est ce que fait observer Bank Al-Maghrib dans son dernier rapport sur la stabilité financière. Le taux d'endettement global des ménages s'est établi à fin 2014 à 31% du PIB. Cependant, leur dette financière a ralenti de 4,8% par rapport à une progression moyenne évaluée à 10% sur la période 2009-2012. L'encours de la dette des ménages a atteint les 282 milliards de dirhams à fin 2014. Les ménages résidant au Maroc y détiennent 264 milliards de dirhams, en hausse de 5,3% en 2014 contre une progression de 5,6% en 2013. leur ratio par rapport au PIB est passé de 27,8 à 28,5% en 2014. «Pour ce qui est des ménages marocains résidant à l'étranger, leur dette financière a représenté environ le tiers du total de leurs transferts, soit presque le même niveau observé depuis 2009», explique Bank Al-Maghrib. L'investissement immobilier reste toutefois la principale raison de l'endettement des ménages. Les crédits à l'habitat représentent ainsi près de 64% de la dette des ménages. En 2014, la production du crédit à l'habitat s'est fixée à 27,3 milliards de dirhams grimpant de 12,2% après un repli de 10,6% observé une année auparavant. Par bénéficiaires, 63% d'entre eux appartiennent à la tranche d'âge de 30 à 49 ans. Par ailleurs, une baisse a été relevée au niveau de la proportion des ménages dont le revenu est inférieur à 4.000 dirhams. Cette tranche s'est rétractée à 38% contre 40% une année auparavant. En contrepartie, la part des ménages dont le revenu est compris entre 4.000 et 10.000 dirhams est passée de 32 à 34% au cours des trois dernières années. La proportion des bénéficiaires ayant un revenu supérieur à 10.000 DH a maintenu, quant à elle, sa part ordinaire, soit 28%. Cependant, les crédits à la consommation ont enregistré une faible reprise à fin 2014. La progression observée à cette date est de 1,9%, soit un encours de 101 milliards de dirhams. «Cette dette a continué d'être contractée majoritairement sous forme de crédit personnel avec une part de 70% et de crédit automobile avec 29%», explique, dans ce sens, la banque centrale. Bank Al-Maghrib souligne par ailleurs dans son rapport l'accroissement des défauts de remboursement des ménages. Il s'est établi à 7,8% contre 7,2% une année auparavant. Ce taux s'est établi à 6,4% pour les crédits à l'habitat et à 10,2% pour les crédits à la consommation. La répartition des crédits à la consommation par tranches d'échéances indique une poursuite de l'allongement de leurs maturités, les prêts contractés pour des échéances dépassant 5 ans représentent 62% du portefeuille, contre 56% en moyenne au cours des 5 dernières années, au détriment des crédits à maturité comprise entre 2 et 5 ans, dont la part a représenté 29% à fin 2014, contre un niveau moyen de 36% entre 2009 et 2013. Les dettes en souffrance des ménages non-résidents se sont davantage consolidées constituant ainsi 8,7% du total de leur dette contre 7,8% en 2013.