En dépit d'un léger essoufflement en 2014, les crédits bancaires n'ont pas perdu de leur attractivité. De ce fait, selon le constat général, les Marocains s'endettent chaque année un peu plus auprès de leurs banques. À leur tour, ces dernières grignotent de plus en plus de parts de marché aux sociétés de financement. C'est ainsi que les crédits bancaires ont atteint à fin décembre dernier un montant de 763,401 milliards de dirhams, soit un bond de 16,392 milliards de dirhams en comparaison à décembre 2013, favorisés par une reprise notable des crédits à l'équipement et des crédits immobiliers, mais surtout celle des crédits à la consommation. Ainsi, selon les indicateurs clés des statistiques monétaires du mois de décembre 2014, publiés par Bank Al-Maghrib, les crédits bancaires, à la fin du dernier mois de l'année 2014, seraient en hausse de 2,2% par rapport à la même période en 2013. À ce titre, le classement par objet économique laisse paraître une sérieuse hausse des crédits à la consommation qui ont enregistré à fin décembre 2014 un encours de 44,082 milliards de dirhams se bonifiant ainsi d'une hausse de 9,2%, comparé aux résultats du mois de décembre 2013, souligne Bank Al-Maghrib. Pour leur part, les crédits immobiliers enregistrent une hausse importante de 2,7% entre le dernier mois de 2014 et celui de 2013. Ils ont, en effet, atteint, à fin décembre 2014, un montant de 236,823 milliards de dirhams, en hausse de 6,281 milliards de dirhams, comparé à l'encours enregistré à fin décembre 2013. Toutefois, ils ont largement été impactés par un ralentissement des crédits aux promoteurs immobiliers qui ont marqué un recul conséquent de 5,6% d'une année à l'autre. S'agissant des crédits à l'équipement, Bank Al-Maghrib relève une hausse notable de 3,7% entre l'encours enregistré à fin décembre 2014 et celui de fin décembre 2013. Ainsi, ils ont atteint, au dernier mois de 2014, un encours de 144,513 milliards de dirhams, en hausse de 5,141 milliards de dirhams en comparaison à celui enregistré le même mois de l'année précédente. Dans le même volet, les créances en souffrance poursuivent leur ascension fulgurante s'inscrivant à 52,532 milliards de dirhams à fin décembre 2014, en hausse de 8,811 milliards de dirhams, comparé à fin décembre 2013. Il s'agit, par ailleurs, d'une hausse conséquente de 20,2% enregistrée à fin décembre 2014 en comparaison à la même période de l'année 2013. Par ailleurs, dans son commentaire, Bank Al-Maghrib relève que le ralentissement de la progression du crédit bancaire recouvre une baisse de 12,5% des concours à caractère financier après leur quasi-stagnation en novembre, une décélération des prêts à l'équipement de 5,6% à 3,7%, et des hausses de 3,1% des facilités de trésorerie et de 9,2% des crédits à la consommation contre 0,6% et 8,8% respectivement en novembre. Pour leur part, les crédits immobiliers se sont accrus de 2,7% après 2,4% reflétant principalement de la hausse de 6,2% des crédits à l'habitat au lieu de 5,3% un mois auparavant. S'agissant des créances en souffrance, leur progression s'est inscrite en décélération de 25,9% à 20,2%, en relation principalement avec le ralentissement des impayés des ménages de 24,1% à 13,6%, et de ceux des sociétés non financières privées de 27% à 25,1%. Par secteur institutionnel, Bank Al-Maghrib souligne que les concours alloués au secteur financier se sont contractés de 10,2% après avoir progressé de 1,7% un mois auparavant. Les crédits destinés aux ménages se sont inscrits, quant à eux, en décélération de 6,8% à 4,8%, tandis que les prêts accordés aux sociétés non financières privées se sont accrus de 3,1%, après 2,8%, et ceux aux sociétés non financières publiques de 9,8% après 7,8%. L'analyse de l'évolution annuelle du crédit bancaire par branche d'activité fait ressortir une hausse des concours alloués à la branche «Electricité, gaz et eau» qui se sont accrus de 31,4%, de ceux au «commerce» de 9,2% ainsi qu'une progression de 2,9% des prêts au secteur primaire. En revanche, les crédits accordés aux «industries manufacturières» se sont contractés de 1,2% et ceux aux «activités financières» de 6,7%. De même les prêts destinés aux «bâtiments et travaux publics» ont accusé un léger repli de 0,5%.