Suite à la publication par ALM (N°689, du 21 juillet 2004) d'un dossier consacré à la minoterie, la Fédération nationale de la minoterie nous a adressé la réaction suivante, expurgée des propos déplacés qui n'ajoutent rien à la compréhension du texte. La profession meunière, victime des dysfonctionnements et des effets pervers de ce système, a toujours réclamé la suppression de la subvention, ou du moins son redéploiement du circuit de la consommation à celui de la production, pour se prémunir contre ses effets négatifs sur les performances du secteur meunier en particulier et la filière céréalière en général. En effet, le secteur se trouve contraint, malgré lui et à son corps défendant, de jouer un rôle central dans la gestion de la farine subventionnée, et, de ce fait, reste prisonnier de cette délicate mission quasiinstitutionnelle et, partant, victime des dysfonctionnements qui caractérisent le système actuel en vigueur. Faut-il préciser que la minoterie industrielle, en cédant la farine subventionnée à un prix (182 dh/q) inférieur à son prix de revient (325 dh/q) sert plutôt de support financier à l'Administration pour la gestion de la FNBT ??? A cet égard, la subvention qui est servie au consommateur, constitue en réalité pour la minoterie industrielle un complément de prix de revient, qui est versé par l'ONICL aux moulins sous forme de compensation avec un retard d'au moins 3 mois, et ce retard dans le règlement se traduit par des frais financiers que les moulins supportent malgré eux. Faut-il ajouter que la marge de mouture, qui sert de base pour la détermination du prix de revient de la farine subventionnée et qui est fixée à 16,50 dh/q n'a pas été revue depuis 1989, et ce malgré l'augmentation des composantes de son PR ??? etc. De ce fait, les organes dirigeants de la FNM ont toujours réclamé aux pouvoirs publics, de s'affranchir de ce système, en proposant des solutions logiques et objectives allant dans le sens du transfert de la subvention du circuit de la consommation au circuit de la production. En attendant de parachever la libéralisation de notre secteur, les professionnels meuniers continuent à souffrir des contraintes du système actuel et à payer le prix cher de ses dysfonctionnements et ce en termes de fermetures et de redressements judiciaires, et le nombre de moulins touchés par ce phénomène dépasse déjà la quarantaine. Consciente de la menace que constituent la persistance d'une telle situation et la continuité d'un tel système pour le secteur meunier en particulier et la filière céréalière en général, la représentation nationale de la minoterie industrielle, en concertation avec l'Administration, est en train d'étudier, de manière responsable, la meilleure manière de sortir le secteur de cette impasse. Les négociations entamées, depuis 1998, ont fini par dégager un consensus entre l'Administration et les professionnels sur la nécessité de parachever la libéralisation du secteur et ce par le redéploiement de la subvention du circuit de la consommation au circuit de la production. Ce projet de réforme s'inscrira dans la logique défendue par les pouvoirs publics et qui vise à assurer la double protection du consommateur par la stabilité des prix du pain et du producteur de blé par la garantie d'un prix rémunérateur. Tel est le défi et le pari que l'Administration s'efforce de relever avec l'aide et l'appui des professionnels dans le cadre d'un partenariat gagnant-gagnant. A cet effet et à la veille de la mise en exécution de ce projet de réforme pour le bien du consommateur et du fellah, les professionnels meuniers ont plutôt besoin d'être rassurés et encouragés. S'agissant de l'accusation gratuite, formulée par l'auteur de l'article sur le prétendu détournement de la somme de 19,7 milliards de dh par les responsables de l'APM, il y a lieu de préciser d'abord que ce montant est évalué à 19,7 millions de dh (et non en milliards) correspondant en fait à une compensation complémentaire suite à l'augmentation de la marge de mouture de 15 dh à 16,50 dh en 1989, que l'association devait distribuer effectivement aux moulins en 1992, mais qu'elle a préféré affecter plutôt au financement de l'institut de formation et aux laboratoires d'agréage au profit de la profession ; dépenses qui ont été d'ailleurs approuvées par l'assemblée générale de l'APM du 13 décembre 1997. • Ahmed Bouaida Président de la Fédération nationale de la minoterie