De retour en équipe nationale olympique, après plusieurs mois d'absence, Saïd Kharazi, prêté la saison dernière au club koweïtien de Salmia, nous parle dans cet entretien de son retour parmi les Lionceaux, de son expérience aux Emirats arabes unis et de sa naturalisation. ALM : Après une longue période d'absence, vous effectuez votre retour en équipe nationale olympique en prévision des Jeux Olympiques d'Athènes. Comment avez-vous vécu cette convocation ? Saïd Kharazi : Je suis très content car j'avais besoin que l'on fasse appel à moi, au moins en équipe nationale olympique. D'autant plus que j'ai traversé des moments difficiles ces derniers temps. Depuis que j'ai signé au club Al Aïn des EAU, je n'ai pas disputé beaucoup de matchs à cause des blessures. Ma dernière participation en équipe nationale remonte au tournoi d'Aboha, en août 2003. J'étais invité à prendre part avec les Lionceaux au tournoi de l'amitié de Qatar, mais j'ai refusé parce que je ne me sentais pas encore prêt pour défendre les couleurs nationales. Mais maintenant que j'ai retrouvé la compétition, depuis mon transfert à Salmia au Koweït, en janvier 2004 pour six mois, je pense que cela va me redonner confiance et me permettre de retrouver mon niveau. Cette saison, je n'ai joué que sept matchs, mais j'ai réussi à convaincre les dirigeants de Salmia. La fin de la saison arrivée, ils m'ont proposé de signer pour le club. Mais mon club d'Al Aïn m'a, lui aussi, fait des propositions. Jusqu'à maintenant, je n'ai pas encore pris de décision. Pour l'instant, je suis avec l'équipe nationale olympique et je n'ai qu'un seul objectif: les Jeux Olympiques d'Athènes. Pourquoi avoir opté pour le Golfe, alors que vous aviez tout le talent pour signer pour un club européen ? Depuis que nous avons disputé les jeux de la francophonie au Canada, la malédiction des blessures ne m'a pas lâché. D'abord, avec le Raja, puis avec Al Aïn. J'ai reçu, après, des offres de certains clubs de France et d'Ukranie, mais je n'étais pas prêt à évoluer dans ces grands championnats. C'est pourquoi j'ai décliné ces propositions et opté pour les pays du Golfe. Qu'en est-il de votre naturalisation ? Depuis la sortie de la nouvelle loi de la FIFA, qui stipule que tout joueur étranger, qui veut porter les couleurs d'un autre pays, il faut que lui et sa mère soient, tous les deux, nés dans ce pays, j'ai décidé de prendre un peu de recul, en attendant une nouvelle loi plus favorable. Je ne pense pas maintenant à la naturalisation. Mon objectif est de défendre le maillot national. Et comme vous le savez, pour un joueur qui évolue dans un championnat du Golfe, ce n'est pas évident. La preuve, il n'y a pas un seul joueur en équipe nationale qui joue dans les pays du Golfe. Aux Emirats arabes unis, on ne cesse de me poser la même question : pourquoi vous ne jouez pas avec votre équipe nationale ? J'espère que cette fois-ci la chance sera de mon côté. Qu'est-ce qui a motivé votre choix ? D'abord, il y a le côté financier. Il s'agissait, pour moi, d'assurer mon avenir et celui de ma famille. Mais il y a aussi le côté sportif. Jusqu'à quand je vais rester un simple joueur au service d'un club, alors que l'on ne sait pas ce que nous réserve l'avenir. Moi aussi, j'ai des ambitions professionnelles, à savoir un grand palmarès aussi bien avec mon club qu'avec l'équipe nationale. Si j'ai fait ce choix, c'est surtout pour ne pas finir ma carrière comme les anciens joueurs, à qui l'on ne pense même pas à leur rendre un hommage. Autre chose c'est qu'un bon nombre de joueurs ont fait montre de leur talent ces dernières années, mais regardez ce qu'ils deviennent aujourd'hui. Rien. Le cas de Nater, par exemple.