C'est l'Arlésienne. Chaque fois, le petit frère sollicite son frère aîné pour sauver l'honneur de sa famille que sa femme souillerait. Le jeune homme demandait à son aîné de répudier son épouse. Pour quelle raison? Le jeune homme explique à son frère que sa belle-sœur le tromperait avec un jeune homme de leur douar à Ouled Yechou, commune rurale de Beni Koulal, dans la caïdate d'Ahl Oued Za, province de Taourirt, située dans la région de l'Oriental. Mais son frère ne prêtait pas attention à toutes ses complaintes surtout qu'il n'y a pas de preuves tangibles qui incriminent son épouse avec laquelle il avait déjà trois enfants. Et pourtant, ce jeune homme de vingt-trois ans a continué à répéter à qui voulait bien l'entendre que sa belle-sœur souille l'honneur de sa famille et surtout de son frère en entretenant une relation amoureuse avec leur voisin. Certes, son frère lui demandait à chaque fois de lui donner une preuve lui permettant d'accuser sa femme d'adultère. Mais, il n'avait rien à proposer de bien concret en dehors de la médisance et les mauvaises langues qui n'hésitaient pas à la traiter même de prostituée se livrant à tout le monde, hors du douar, contre des sommes d'argent. Cette belle-sœur, quadragénaire, rejetait toutes ces accusations qui noircissaient sa réputation. Mais si son mari, sa belle-mère et sa belle-sœur qui partageaient avec elle le même foyer l'ont crue, son beau-frère n'avait pas l'intention de croire qu'elle était innocente. Et il a pris la mauvaise décision : laver par ses propres mains l'honneur de la famille. Nous sommes le lundi 4 août 2014. Vers 6 h du matin, le frère de notre jeune homme a quitté le lit laissant sa femme plongée dans un profond sommeil et a pris les bidons pour aller au puits les remplir d'eau. Une heure plus tard, quand il est retourné chez lui, il a retrouvé sa femme morte, gisant dans une mare de sang, la tête fracassée. Alertés, les éléments de la gendarmerie royale se sont dépêchés sur les lieux. Les premières investigations leur ont permis de mettre la main sur le beau-frère qui avait pris la poudre d'escampette. Il fallait attendre une heure plus tard pour qu'il soit arrêté dans une ferme agricole pas loin de chez lui. Soumis aux interrogatoires, il a avoué avoir commis son crime pour sauver l'honneur de la famille. Hier, mercredi 5 août, il a été traduit devant la Cour d'appel d'Oujda.