Quand Hassan est arrivé chez son frère aîné, Mohamed, pour lui demander de ne plus harceler sa femme, celui-ci l'a tué en l'étouffant avec une corde. Et il a tenté de maquiller son crime en suicide. Nous sommes au sud de la ville d'Essaouira, à Tamanar, capitale d'argan. Les éléments de la gendarmerie royale venaient de recevoir une information faisant état qu'un jeune homme, Hassan, âgé de trente-trois ans, a mis fin à ses jours par pendaison chez lui dans un douar de la commune rurale Azzaouite. Les limiers de la brigade criminelle se sont dépêchés sur les lieux. Ils ont accédé au domicile de la famille endeuillée. Dans un coin, ils ont constaté le cadavre d'un jeune homme, allongé par terre et une corde entoure son cou. Seulement, la position du cadavre allongé par terre et le nœud de la corde ont mis la puce à l'oreille des enquêteurs. S'agissait-il vraiment d'un suicide ? En fait, le chef de la brigade criminelle de la gendarmerie royale a rejeté catégoriquement cette hypothèse. Il semble qu'il était certain que la victime a été tuée. Il s'est adressé à son frère, Mohamed, son aîné d'une vingtaine d'années. Il l'a sollicité de lui raconter ce qui s'était passé. «J'étais chez moi quand j'ai entendu un cri provenant de chez mon frère. Rapidement, je suis sorti de chez moi pour savoir ce qui lui est arrivé. Lorsque j'ai frappé à la porte de sa demeure, il ne m'a pas ouvert. C'est pourquoi j'ai escaladé le mur donnant sur le domicile pour y entrer. Quand je suis rentré à sa chambre, je l'ai découvert pendu», a affirmé Mohamed aux enquêteurs. Les limiers n'ont pas cru ses paroles. «Il souffrait d'une maladie psychique au point qu'il plongeait de temps en temps dans un état hystérique. C'était l'une des raisons qui ont poussé sa femme à l'abandonner et rejoindre sa propre famille», a ajouté aux enquêteurs. A-t-il raison ? Ou a-t-il tort ? En fait, le flair des enquêteurs ne les trompe jamais. D'abord, l'un des limiers de la brigade a remarqué quelques blessures très légères au visage de la victime. Ils ont constaté également une tache de sang qui souillait le col de la chemise de Mohamed et une blessure au niveau de l'index de sa main gauche. À ce propos, le chef de la brigade a décidé de conduire Mohamed jusqu'au siège du commandement pour l'interroger. Au fil des questions surtout celles qui concernaient la tache de sang et la blessure, Mohamed s'est mis à table. Il a avoué être l'auteur de ce fratricide. «Je ne voulais pas le tuer. J'avais juste l'intention de me défendre», a-t-il prétendu devant les enquêteurs. Mohamed a affirmé aux enquêteurs que son frère l'accusait d'avoir harcelé sa femme. «La dernière fois, il est venu chez moi pour me demander de laisser ma belle-sœur tranquille et de ne pas la harceler . Je lui ai expliqué que je ne l'ai jamais harcelée. Mais, il ne m'a pas cru», a-t-il affirmé. Aussitôt, Hassan a commencé à l'insulter. Il a même saisi une corde qu'il voulait mettre autour de son cou. «Je suis plus fort que lui. C'est pourquoi, je suis arrivé à lui arracher la corde et à la mettre autour de son cou», a-t-il précisé.Il a serré la corde autour de son cou. Il ne l'a relâché qu'après avoir remarqué qu'il n'était plus que corps sans âme. Convoquée, l'épouse de la victime a affirmé que son beau-frère, Mohamed, la harcelait au point qu'elle a décidé enfin d'informer son mari. Seulement, il y a laissé sa peau.