Nous sommes le vendredi 27 juin, deux jours avant le premier jour du ramadan. F. D, vingt-neuf ans, sort de chez elle, à Hay Hassani, à Casablanca, en début d'après-midi. Elle n'y retournera plus. Qu'est-ce qui lui est arrivé? ce n'est pas habituel. Cette jeune fille n'a jamais découché et n'est jamais partie nulle part sans prévenir. Ses parents téléphonent à leurs proches. En vain. Ils frappent aux portes des voisins. Personne n'a croisé le chemin de la jeune fille. Après plusieurs heures de recherches, ils finissent par se rendre au commissariat de police, Essalam, du district de la sécurité de Hay Hassani pour déposer une demande de «recherche au profit de la famille». Aussitôt, une note de recherche a été diffusée à l'échelle nationale. Une enquête est ouverte d'abord avec les membres de la famille de la jeune fille pour avoir le maximum d'informations permettant à la police de savoir ce qui est arrivé à cette jeune fille. Surtout que des informations laissaient entendre que la fille souffrait de problèmes mentaux. D'ailleurs, on pouvait le vérifier sur les certificats médicaux présentés par les plaignants aux enquêteurs. Le deuxième jour du ramadan coïncide avec le mardi 1er juillet. La jeune fille donne enfin signe de vie. Dans un état lamentable, elle retourne chez elle. Sa sœur l'accompagne directement au commissariat de police Essalam. Où était-elle durant ces cinq derniers jours ? Elle a été kidnappée, séquestrée et violée par deux types, dit-elle aux limiers qui l'interrogent. Elle leur affirme qu'elle marchait dans le jardin près de chez elle, quand tout d'un coup, un jeune homme lui a barré le chemin. Armé d'un couteau, il l'a obligée à l'accompagner chez lui, dans un rez-de-chaussée, situé à Derb El Ouarda. Là, il a abusé d'elle. Elle l'a supplié pour qu'il la relâche. Mais rien n'y fait, le jeune homme ne voulait rien savoir. Au contraire, il a invité deux amis dont l'un a abusé d'elle sous la menace d'une arme blanche. Le deuxième ne l'a pas touchée, mais il n'est pas intervenu pour la sauver. L'enquête se poursuit donc. Et les deux violeurs sont arrêtés une dizaine de jours plus tard. Il s'agit de deux jeunes repris de justice, âgés respectivement de 22 et de 27 ans. Le troisième qui est poursuivi pour non assistance à une personne en danger, est âgé de 25 ans.