Le chef comptable d'une société a été arrêté par la police de l'arrondissement Hay Hassani-Aïn Chok à Casablanca pour avoir abusé de ses trois enfants mineurs : deux filles et un garçon. Hors de lui, au comble de l'énervement, M. A., quarante trois ans, chef comptable dans une entreprise, pénètre, un jour d'été 2006, au commissariat de police de Hay Hassani-Aïn Chok. Il traîne derrière lui ses trois enfants mineurs : l'aîné âgé de douze ans, la cadette, onze ans, et la benjamine, cinq ans. L'état de colère dans lequel il se trouve est incompréhensible aux yeux des policiers qui le reçoivent. Sans fournir le moindre motif, l'homme se borne à exiger l'arrestation du concierge et de deux agents de sécurité employés de la résidence où il habite avec ses trois enfants et sa femme, infirmière de son état. Mais bientôt, pressé de questions, l'homme livre des explications. « C'est ma femme, déclare-t-il, qui a remarqué un jour des traces de sperme maculant les sous-vêtements des enfants et qui m'en a alerté. J'ai alors demandé à mes enfants : Qui vous a fait ça ? » « Au départ, poursuit l'homme, ils ont gardé le silence. Mais ils ont fini par me répondre que c'était le concierge et les deux agents de sécurité… Ma femme et moi n'en avons pas cru nos oreilles ! » Sur-le-champ, les agents de la PJ du district de Hay Hassani-Aïn Chok se rendent à la résidence en question et procèdent à l'arrestation du concierge et des deux agents de sécurité. Les trois hommes sont aussitôt confrontés au père qui ne peut se retenir de les abreuver d'injures. Les policiers interviennent alors pour le calmer en lui rappelant qu'il n'a pas le droit de les insulter et qu'il risque d'être poursuivi pour ce fait. Soumis à un interrogatoire, le trio se défend d'avoir abusé des trois enfants. Or, ces derniers persistent à les accuser. Des trois hommes ou des enfants, les policiers ne savent plus qui croire. En conséquence, le concierge et les deux agents de sécurité sont déférés devant le Parquet général près la Cour d'appel de Casablanca qui décide leur mise en détention préventive et saisit un juge d'instruction. Bien entendu, l'histoire fait grand bruit au quartier Annassime mais tout semble être entré dans l'ordre. Jusqu'à ce rebondissement pour le moins inattendu. Quelques jours plus tard, la mère remarque de nouvelles traces de sperme sur les sous-vêtements de ses trois enfants. Étrange ! Comment cela peut-il être possible alors que les trois violeurs se trouvent derrière les barreaux de la prison de Oukacha ? Par qui les enfants ont-ils donc pu être à nouveau abusés ? La question taraude l'esprit de l'infortunée maman qui n'épargne aucun effort pour obtenir une réponse. Mais en vain. Cette fois-ci, les enfants se murent dans le silence. Un mois se passe, puis un autre et l'un d'eux finit par avouer l'insoutenable vérité : « C'est notre père qui abuse de nous ! » L'aveu explose aux oreilles de la mère horrifiée. Elle entreprend aussitôt de conduire les enfants chez un gynécologue qui atteste la matérialité des violences sexuelles. Certificats médicaux à l'appui, elle se rend ensuite au commissariat de police de Hay Hassani-Aïn Chok et dépose une plainte contre son mari. Arrêté, ce dernier ne tarde pas à passer aux aveux : « J'abuse d'eux depuis au moins une année et demie… ». Souvent en conflit avec sa femme, le père passait souvent la nuit seul avec ses enfants. Car lors de leurs disputes, sa femme, alcoolique, les laissait tous seuls et se réfugiait chez ses parents. Au fil du temps, l'homme a commencé à abuser des trois enfants. Il s'agissait en fait d'attouchements sans pénétration, mais qui n'épargnaient ni les fillettes ni le garçon. Le comble de drame de l'inceste est que les aveux du père ne disculpent pas pour autant le concierge et les deux agents de sécurité. Car selon une source judiciaire, les enfants continuent à les mettre en cause. Il faut dire que les pratiques de leur père les avaient conduits à considérer cela comme une chose normale et que les trois hommes ont ainsi profité du crime commis par le père incestueux. Ce dernier a été traduit devant le Parquet général près la Cour d'appel de Casablanca.