Abdellah, 43 ans, divorcé et père de deux filles, a déjà purgé une peine de 6 ans de réclusion criminelle pour viol d'une mineure trisomique. Et douze ans plus tard, il récidive en commettant le même forfait sur un petit garçon atteint de cette même maladie. Lundi 24 juin 2002. Dans l'après-midi. 12ème arrondissement de police de Casablanca-Anfa. Abdellah, 43 ans, entre. Il se présente devant le chef, lui tend un certificat médical. «La famille (x) m'a malmené violemment, vendredi 21 juin, sans motif…Je ne lui ai rien fait…», affirme-t-il. Un élément de l'arrondissement commence à recueillir ses déclarations. Le même jour. Des instructions ont été reçues par les éléments de la brigade de la moralité publique de la PJ de Casablanca-Anfa. Le parquet général près la cour d'appel de Casablanca leur ordonne de convoquer Abdellah. Il est accusé par la famille (x) d'attentat à la pudeur sur un mineur trisomique. Mais pourquoi les accuse-t-il de coups et blessures? «C'est pour camoufler son acte criminel», affirme la famille (x). Il a été arrêté et soumis à interrogatoire. Abdellah est un réparateur des engins à deux roues (« cycliste ») à Hay Hassani. C'est là qu'il commence presque toujours à s'enivrer avant de rentrer chez lui. Il occupe une baraque au douar Si Ghanem, Aïn Diab. Il est cruel et il a une mauvaise réputation. Quand il se soûle, tous les voisins sont au courant. Il crie, insulte, injurie, hurle, attaque ses voisins et ne respecte personne. Ses comportements ignominieux éloignent tout le monde de lui. Il en est de même pour sa femme et ses deux filles, âgées respectivement de 22 et 19 ans. Depuis le divorce de leurs parents, elles séjournent en Espagne. C'était la seule solution pour s'éloigner d'un homme irresponsable et grossier. Un jour de 1990. Abdellah se soûle dans son local. Une fille, mineure, atteinte de trisomie, passe près de lui. Il l'appelle, lui demande de passer avec lui quelques instants. «Et pourquoi ne m'accompagnerais-tu pas chez moi ?», lui propose-t-il. La fille accepte. Mais elle est complètement surprise par son comportement. Il lui enlève ses vêtements et la viole, la déflorant. Abdellah a été arrêté et condamné à sept ans de réclusion criminelle. Il en a passé six derrière les barreaux et a bénéficié de la Grâce Royale. Les jours, les mois et les années passent. Abdellah mène une vie de solitude. Il n'a ni ami, ni femme, ni enfant. Même les filles de joie fuient sa cruauté et sa méchanceté. De toute manière, son revenu journalier ne lui permet pas ce genre de plaisir. Mardi 19 juin. Vers vingt heures. Il retourne chez lui, dans un état d'ivresse avancé. Il rencontre Tarek; un enfant trisomique de quatorze ans. «Tarek, ça va ?, Viens chez mo» lui dit-il. Tarek sourit, s'avance vers lui, l'accompagne. Ils entrent. Abdellah avait une bouteille d'eau-de-vie (mahia) chez lui. Tarek s'asseoit près de lui. Abdellah prend deux verres, verse dans l'un de la mahia et dans l'autre une boisson gazeuse. Mais sans omettre d'y ajouter de l'eau-de-vie. Il le donne à Tarek, qui le boit avec joie. Il lui redonne un autre verre. La tête de Tarek commence à tourner. Abdellah le tire près de lui, lui enlève son pantalon et le viole. Une heure plus tard, il le libère. Tarek retourne chez lui, commence à vomir. «Qu'est ce qu'il t'arrive?», lui demande sa mère. «C'est Abdellah …», lui répond-t-il avec innocence. Abdellah a été conduit, mercredi 26 juin, au siège de la cour d'appel de Casablanca. Il a été mis entre les mains du parquet général. Il séjourne actuellement à la prison d'Oukacha, attendant d'être jugé par la chambre criminelle. Cela le dissuadera-t-il de chercher à nouveau noise à ces innocentes créatures ?