La Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca a condamné dernièrement à sept ans de réclusion criminelle un enseignant, quadragénaire, père de trois enfants qui abusait des écolières mineures. Jeudi 24 juin 2004. La salle d'audience à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca est archicomble. Toute l'assistance attendait le dossier de cet enseignant, un monstre qui profitait de l'innocence des petites écolières pour abuser d'elles. Il s'appelle Ahmed, quarante-cinq ans, marié et père de trois enfants. Il enseignait avant son arrestation à l'école Al Boussaïri, sise à Sidi Bernoussi, Casablanca. C'est là où il perpétrait ses actes ignominieux, qui ne sont dévoilés qu'une fois que l'une des écolières a osé révéler son secret à sa mère, qui a avisé à son tour son mari. Ce dernier n'a pas perdu une seconde pour se dépêcher vers le commissariat de police et déposer plainte. Agée de 11 ans, sa fille était à la récréation en train de bavarder avec ses amies quand elle a entendu quelqu'un qui l'appelait. “Hind, Hind ! …“. Elle a tourné la tête pour savoir qui l'appelait. Ses amies ont tourné également la tête. Elles étaient surprises de voir que la personne qui appelait leur amie n'est autre que l'enseignant Ahmed. Qu'est-ce qu'elle a commis ? Figée sur place pendant quelques secondes, Hind a fini par s'avancer, pour se tenir devant lui. Sans lui adresser la parole, il est parti vers une classe. Hind ne l'a pas suivi. Elle est restée clouée sur place pour lui dire :“Je n'ai rien fait, maître“. Seulement, il a fait semblant de ne pas l'avoir entendue et lui a demandé de le suivre tout en lui adressant un sourire. Lorsqu'il est entré dans la classe, elle l'a suivi. Il s'est assis sur une chaise et l'a tenue entre ses bras. Hind a tenté de se retirer. Mais en vain. Il l'a menacée de la «casser» dans ses études si elle ne lui obtempérait pas. À ce moment, elle s'est contentée de le dévisager comme si elle ne l'avait jamais vu auparavant. Il l'a prise entre ses bras et a commencé à l'embrasser. Après quoi, il lui a intimé l'ordre de lever sa jupe et le reste. Pétrifiée, elle luia lancé un regard muet de supplication. Mais, impitoyable, il lui a ordonné encore une fois de baisser son maillot. Hind a obtempéré. Et il a abusé d'elle sans vergogne. Cependant, il ne s'est pas contenté de ce premier viol, mais il a récidivé une deuxième et une troisième fois au point qu'elle n'a plus pu supporter ses extravagances. Pire encore, il n'a pas abusé seulement d'elle la dernière fois, mais en compagnie d'une autre écolière. Il les a violées toutes les deux, l'une observant le supplice de l'autre. Cette dernière a également déposé plainte. Et lorsque l'affaire a éclaté au grand jour, une troisième fille en a fait de même. Ahlam a expliqué à la police qu'elle était à la cour de l'école lorsque l'enseignant Ahmed l'a appelée pour la conduire vers une classe et abuser d'elle. Arrêté, l'enseignant en cause a avoué avoir abusé des écolières. Il leur a expliqué que ses extravagances ont commencé depuis 1985 quand il enseignait dans une école primaire à Berrechid. En ce temps, il s'est contenté au départ de séduire les veuves et les femmes divorcées, mères des écolières qui poursuivaient leurs études chez lui. Après quoi, il a commencé à s'intéresser à ses élèves. Mais devant la Cour, il a nié les charges retenues contre lui et a précisé aux magistrats qu'il s'agissait d'un coup monté contre lui. Mais Il n'a pas donné de réponses convaincantes. Après le réquisitoire du représentant du ministère public, qui a requis une peine exemplaire contre le mis en cause et la plaidoirie de l'avocat de la défense qui a réclamé son acquittement, la Cour a délibéré pour le condamner à sept ans de réclusion criminelle.