Au moins deux fois par semaine, il parcourt, aller-retour, ce trajet de vingt-deux kilomètres. Il va de chez lui, au village Timzgou, vers «Dar Attalib», situé dans la commune rurale Larbâa Aït Ahmed, dans la province de Tiznit. C'est là qu'il séjourne durant les jours de la scolarisation. Ce collégien de quatorze ans, qui poursuit ses études au collège Mohamed El Jazouli, fait son chemin sans le moindre souci. Soit à pied, soit par auto-stop. Soit seul, soit en compagnie de quelques voisins de son douar ou d'autres douars voisins. Mais, cette fois, il n'a pas eu de chance. Cette fois, il marche seul, sans compagnie et à pied, puisque aucun automobiliste ne s'est arrêté pour le déposer à «Dar Attalib». À mi-chemin, il croise un homme qui semble être honnête. Ce dernier lui demande de lui faire une petite course. Le collégien accepte. L'homme lui remet une pièce de cinq dirhams et lui demande de lui acheter, de chez le commerçant du douar, du pain rond. Le collégien prend la pièce, se rend chez le commerçant, achète le pain et retourne chez l'homme. Celui-ci l'invite à rentrer pour prendre en sa compagnie un verre de thé. Avec le sourire, l'adolescent rentre dans la pièce. Il n'y a personne d'autre que lui et l'homme qui l'accueille chaleureusement avant de verrouiller la porte. Ce dernier, quinquagénaire, se transforme en un monstre qui s'arme aussitôt d'un couteau. Il oblige l'adolescent de lui céder. Depuis, à chaque fois qu'il le croise, il abuse de lui sexuellement tout en lui remettant une somme de 20 DH. Au fil des jours, les éducateurs de «Dar Attalib» remarquent le changement des comportements du collégien. Il devient triste, déprimé et délirant. Pourquoi? Personne ne le sait. L'un des éducateurs lui demande d'écrire sur un papier tout ce qu'il ressent. En lisant le papier, l'éducateur reste bouche bée. Le collégien a tout raconté. Le papier est remis aux éléments de la gendarmerie royale de la région. Une enquête a été diligentée et le mis en cause a été arrêté. Il semble être un pédophile, marié et père de six enfants. Jeudi 1er mai 2014, le mis en cause a été traduit devant le parquet général près la Cour d'appel d'Agadir poursuivi pour attentat à la pudeur sur un mineur.