Après plus d'une trentaine d'années de service dans un grand Office, ce père de cinq enfants se tient ce jour du mois d'août dans le box des accusés, devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Khouribga. A quelques pas de lui, un adolescent de quinze ans le fixe par des regards innocents. Ce collégien qui semble avoir regretté d'avoir accompagné cet homme se colle à sa mère qui essaie de le calmer. Le président de la Cour lui assure qu'il n'a rien à craindre. «As-tu abusé de cet enfant ?». A cette question on ne peut plus claire du président de la Cour, le père de famille en question essaie de répondre avec une ambiguïté absolue. Le président s'adresse alors directement à l'adolescent le sollicitant de lui expliquer tout ce qui lui est arrivé. Sans trop d'hésitation, ce mineur de quinze ans commence son récit. Il affirme que cet homme l'a croisé, la première fois, alors qu'il empruntait le chemin à destination de chez lui. Le sexagénaire lui a demandé de lui indiquer le chemin menant vers une ruelle. L'adolescent lui a répondu favorablement tout en le conduisant vers l'adresse qu'il cherchait. Tout d'un coup, il a demandé à l'adolescent de rentrer avec lui pour quelque moment. Le collégien n'a pas manifesté la moindre abstention. Et ils y sont entrés. Et c'est l'irréparable qui s'est produit. Le sexagénaire s'est saisi d'un couteau et a menacé le collégien de meurtre. Craignant d'être tué, ce dernier lui a cédé. Bref, le père de famille a abusé de l'adolescent avant de le laisser partir. Quelques jours plus tard, notre sexagénaire a croisé une deuxième fois le collégien et lui a demandé de l'accompagner, sous la menace de divulguer tout ce qui s'est passé entre eux. L'adolescent a encore une fois cédé. Mais quand il est retourné chez lui, il a tout confié à sa mère qui a déposé une plainte devant la police de la ville. Devant la Cour, le sexagénaire, père de famille, a baissé la tête tout en confirmant les dires de la victime. Verdict : Deux ans de prison ferme.