Ogilvy & Mather et Klem Euro RSCG ont été retenues par le ministère de l'Intérieur pour sensibiliser les électeurs avant les législatives. Le lancement des campagnes est prévu pour fin mai. Sensibiliser et inciter les électeurs au vote. A la veille des élections législatives, tel est semble-t-il, le souci du ministère de l'Intérieur. Ce département mise gros sur la communication pour atteindre ses objectifs. Il faut bien admettre qu'une large partie des citoyens ne saisit pas encore les changements intervenus dans le code électoral. Partant de ce constat, le ministère de l'Intérieur a lancé fin avril une spéculative pour le choix des agences conseil en communication qui auront la lourde tâche de sensibiliser les électeurs. Cinq agences ont répondu à cet appel. Il s'agit de Top J. Walter Thompson, Publicis, Shem's Lintas, Klem Euro RSCG et Boomerang Ogilvy & Mather. Le département de Driss Jettou en a retenu deux : Boomerang Ogilvy & Mather et Klem Euro RSCG. La première agence assurera la campagne visant la généralisation de la carté d'identité nationale. Quant à la seconde, elle mettra en place deux compagnes de communication relatives à la liste électorale ainsi qu'à l'incitation au vote. Un sacré chantier. Pour le moment, aucune information ne filtre sur le budget qui sera attribué à ces campagnes. Une chose est sûre, de telles campagnes nécessiteront des enveloppes budgétaires importantes dans la mesure où les supports médias seront investis : télévision, presse écrite… Pour bon nombre de professionnels de communication, l'initiative du ministère de l'Intérieur est louable à plus d'un titre. «Chez nous, la communication à caractère politique est encore à ses balbutiements. Une telle démarche ne fera qu'enclencher une nouvelle dynamique chez les acteurs politiques», estime un patron d'agence. Un avis partagé par Ahmed Kchichen, consultant en communication. Selon lui, «cette initiative est la bien venue dans la mesure où le ministère de l'Intérieur comme d'ailleurs les entités publiques est tenu par une mission de service public». Et d'ajouter que «les enjeux de ces élections ne se limitent pas à la concertation ou à la consultation mais surtout de l'implication des citoyens». Or comment impliquer le citoyen lorsque les partis politiques n'investissent pas le champ de la communication, alors que le temps presse. A part les sorties médiatiques de leurs leaders, les formations politiques ne jugent pas peut être utile de concevoir des campagnes autour de thématiques bien précises interpellant les électeurs. L'on assiste plutôt à une absence de débat sur les véritables problématiques qui concernent de près les citoyens tels que la montée du chômage par exemple. Face à cette absence de débat, l'électeur aura du mal à avoir du recul pour voter pour un parti ou un autre d'autant plus qu'à quelques exceptions près, les formations politiques ne développent pas des positions différentes autour des préoccupations des électeurs. Dans ce cas de figure, quel rôle peut jouer la communication ? Il faudra d'abord que les partis développent des approches différentes avant de passer au stade de la communication, car finalement celle-ci ne fait que vanter les mérites d'un bon produit qu'il soit commercial ou politique.