M. Driss Jettou vient de préciser, dans une circulaire adressée aux Walis et gouverneurs, les dispositions pratiques et les procédures devant réglementer les listes électorales et les candidatures pour les législatives. Une campagne sur les devoirs civiques sera lancée dans tous les médias. Les partis politiques sont appelés à assumer leurs responsabilités pour ne pas dénaturer la volonté des électeurs. La phase II de la campagne civique en relation avec les législatives du 27 septembre a été présentée en avant-première à la presse et aux représentants des partis politiques lundi 2 septembre au siège du ministre de l'Intérieur à Rabat. En guise de préambule, Driss Jettou a rappelé les différentes pièces du nouveau dispositif électoral (scrutin de liste, bulletin de vote unique, mode de financement des partis, révision des listes électorales…) et les garanties de transparence qui vont avec. “Nous formulons l'espoir d'être, tous, gouvernement, citoyens, partis politiques et médias-à la hauteur des attentes royales“, a précisé M.Jettou, tout en ajoutant que les prochaines échéances électorales (représentent) une étape fondamentale dans le processus de consolidation de la démocratie et un atout à même de nous permettre de relever les défis que pose l'environnement régional et international». Ensuite, c'était au tour de Mohamed Ibrahimi, gouverneur, directeur général des collectivités locales, qui supervise cette opération de communication électorale, de décliner les objectifs de cette dernière. Si la phase 1, présentée le 28 mai dernier, avait pour objectif de communiquer autour de la révision des listes électorales et de la généralisation de la carte nationale, la phase II, elle, a une portée différente. Inscrite sous le signe de “tous pour la transparence, la sincérité et la crédibilité de la consultation législative du 27 septembre 2002“, cette étape poursuit trois “buts concrets : appel à la mobilisation et à la participation, éducation et pédagogie électorale ainsi que la lutte contre la fraude électorale“. Il s ‘agit notamment de “susciter l'éveil“ des citoyens-électeurs autour du vote en tant que droit et devoir qui a des répercussions sur les institutions, la démocratie, les choix de société et l'avenir. Pour ce faire, l'agence conseil, Klem en l'occurrence, a confectionné des messages qui se veulent à la fois simples et percutants. Style : la voix de chacun compte, pour faire la différence. Il faut (donc) la faire entendre. Ne pas laisser à d'autres le soin de décider pour soi. Il s'agit aussi de sensibiliser au nouvel environnement juridique et institutionnel, familiariser le citoyen avec les nouveaux instruments électoraux et surtout banaliser et simplifier le processus de vote dans l'imaginaire collectif. Autre enjeu important sur lequel le ministère de l'Intérieur entend communiquer : l'achat des voix dans ses multiples manifestations, présenté comme un acte délictueux sanctionné par la loi. Un moyen de dissuasion destiné à faire peur de manière à favoriser la vigilance et le discernement et à inciter au vote conscient et lucide. Cela donne en termes de messages : voter en son âme et conscience, choisir et bien choisir à l'abri de toute influence, tous pour la moralisation du processus électoral. Autre axe de communication retenu, la lutte contre le phénomène de la fraude électorale. La population-cible de ces messages, qui seront diffusés en arabe dialectal, sont les jeunes, les analphabètes et les femmes au foyer. Les supports priviligiés pour cette campagne sont la télévision en tant que média de masse, mais aussi les annonces presse, la messagrie SMS et l'affichage urbain. Quant à la radio, elle passera des messages en arabe, tarifit, tachelhit, tamazight. C'est donc la télévision qui est l'instrument principal dans cette affaire. La campagne TV est animée par Abdelkader Motaâ, qui prête depuis plusieurs années sa voix à la publicité radiophonique au Maroc. Les téléspectateurs vont le voir désormais en chair et en os, rasé de près et sans lunettes de vue, sur le petit écran jouer le rôle du parfait électeur. C'est lui qui a été choisi pour présenter différents spots : avis de retrait de la carte d'électeur contre l'usage de l'argent. Cet acteur-né, qui s'en sort bien dans son numéro de père fouettard des dérives électorales que le Maroc a connues par le passé, explique aussi de manière pédagogique dans des passages différents : “pourquoi voter“, “comment voter“ et “que se passe-t-il après le vote“. Dans le cadre de la campagne de sensibilisation dévolue également à la télé, une espèce de chanson populaire est interprétée par une brochette d'artistes connus. Une espèce d'hymne à la transparence qui célèbre la dignité du vote et du votant. Le ministère de l'Intérieur, sous la houlette de Driss Jettou, n'a pas lésiné sur les moyens pour que les élections du 27 septembre se déroulent dans un climat de transparence et de sincérité. Ce département nouvelle version qui s'humanise de plus en plus aura joué le rôle qui est le sien en remplissant sa part du contrat. La balle est dans le camp des partis politiques. Des électeurs aussi.