Rugby. Vendredi dernier, au complexe Lalla Amina à Casablanca, toute la famille du rugby est venue rendre un vibrant hommage à Abdelaziz Bougja, nouvel homme fort de la confédération africaine de Rugby. Un dirigeant marocain à la tête d'une instance africaine et d'un sport, dont les Sud-africains sont les maîtres incontestés, cela n'arrive pas souvent. Un défi que l'on ne peut relever que si l'on a les vertus de ce sport, à savoir la volonté d'aller de l'avant, la fermeté et l'esprit d'équipe. Vendredi soir, au complexe Lalla Amina à Casablanca, ils étaient nombreux (Nawal Al Moutawakil, M'jid, Moulay Idriss Alaoui M'daghri…) à venir rendre hommage à Abdelaziz Bougja quelques jours après sa nomination à la tête de la plus grande instance africaine de Rugby, la CRA. Plus qu'un événement, c'était une consécration et une reconnaissance pour le rugby national. Mais aussi pour un homme qui a marqué son nom sur la scène rugbystique nationale et internationale. Un homme qui a fait un parcours de combattant avant de cueillir les fruits d'un travail de longue haleine. Sociétaire du club casablancais du COC, depuis son premier jeune âge, Bougja a grandi avec le ballon ovale. Il a consacré toute sa carrière à cette discipline sportive. Une carrière tout au long de laquelle il a gravi les échelons, membre de la fédération internationale de rugby, président de la commission financière de la FIRA et membre du conseil exécutif de la CRA, pour être élu à l'unanimité président de la CAR. Moulay Idriss Alaoui Mdaghri, ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, en sait quelque chose. «Moi aussi, je suis un fervent supporter du club COC. Je connais Bougja depuis bien longtemps. C'est un homme qui a toutes les qualités d'un rugbyman. Il a beaucoup donné à ce sport. Son élection à la présidence de la CAR n'est pas le fruit du hasard. C'est le résultat d'un travail de longues années. Je suis très heureux de sa nomination à ce poste ». Ce jour-là, des témoignages comme cela, il n'y avait pas que les membres de la famille du Rugby à en porter. Même ceux qui ne connaissent rien en rugby avaient, ce jour-là, leur mot à dire. «J'espère qu'avec l'élection de Bougja, le ballon ovale va tourner rond », a déclaré Mohamed M'jid, président de la fédération royale marocaine de tennis, sur un ton d'humour. Si certains ont connu le rugby grâce à Abdelaziz Bougja, c'est parce que ce dernier ne porte pas seulement la casquette de figure sportive. Outre un doctorat en droit, le nouvel homme fort de la CRA est titulaire d'un diplôme en expertise comptable. Pour dire que sa nomination en tant que président de la CRA n'est pas fortuite. Au contraire, elle s'est faite sur la base de critères de compétence et d'expérience. Autre preuve: Bougja a détrôné le président sortant, le Tunisien Hamda Belkhyari, qui présidait les destinées de cette confédération depuis 86, avec comme projet : le développement du rugby africain. Juste après son élection, Bougja avait déclaré qu'il rendrait son tablier du poste de président lors de la prochaine assemblée générale de la FRMR et qu'il est rassuré de la relève et de l'avenir du rugby national. Une décision qui en dit long sur le caractère de ce dirigeant aux qualités de rugbyman !