Les travaux de la réunion de la Commission administrative de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) ont permis au parti de définir sa stratégie pour affronter l'après 16 mai et les élections communales du 12 septembre. Explications de Khalid Alioua, membre du bureau politique. ALM : Quel constat faites-vous des travaux de la réunion de la Commission administrative du parti? Khalid Alioua : D'abord, la réunion a eu lieu dans une conjoncture extrêmement importante puisqu'elle intervient au lendemain des complexités nées des événements tragiques du 16 mai. Il est donc normal que l'après 16 mai soit le principal axe qui a capté l'intérêt des membres de la Commission administrative. Et à ce propos, l'on a conclu qu'il ne suffisait pas de se limiter aux principes de condamnation et d'indignation, mais qu'il fallait établir une stratégie d'action pour faire face à cette nouvelle situation. Comment donc le parti compte-t-il affronter cette nouvelle étape qu'est l'après 16 mai ? Dans le rapport du communiqué final de la réunion de la Commission administrative, nous avons mis l'accent sur deux aspects fondamentaux qui définissent notre stratégie à ce propos. D'abord, il y a l'aspect qui a une portée à long terme et concerne l'encadrement politique. Nous considérons à ce niveau que l'encadrement politique des citoyens marocains en général et des jeunes en particulier renforce le système immunitaire de la société contre toutes les formes d'extrémisme. Il y a donc un travail de fond qui doit être fait et qui s'élargira au mode de fonctionnement du parti. Nous avons aussi soulevé le problème de la révision des programmes de formation. Car, nous avons constaté qu'au fil des années, certaines valeurs de haine se sont infiltrées aux programmes d'éducation et de formation. Là aussi, il y a nécessité de procéder à un travail appliqué afin de remédier à ce problème. Le deuxième axe, qui s'étend sur le court et moyen terme, concerne les élections communales du 12 septembre prochain. Ces échéances, nous les considérons comme une véritable épreuve pour le système démocratique marocain. Elles devront donc être une réponse de la société marocaine où elle confirmera ses choix de démocratie, d'ouverture et de modernité. Les Marocains seront appelés à faire face à tous ces programmes politiques qui ont alimenté les choix extrémistes. Aussi, faut-il rappeler que, vu la conjoncture de l'après 16 mai qui les marquera, ces élections communales auront une dimension internationale ou extra-locale. Car, l'opinion publique internationale suivra de près tant le déroulement de ces échéances que les résultats du scrutin. À propos des communales, quelle est la stratégie du parti concernant les alliances ? Notre première préoccupation est d'abord de préparer des listes de candidatures composées de personnes crédibles, honnêtes et capables d'assumer la charge publique dans un dévouement total pour l'intérêt général. Deuxièmement, et dans un aspect plus global, nous avons entamé une réflexion sur les alliances avec les autres formations politiques. Car, vous savez que les prochaines élections communales seront marquées par la candidature sur liste dans les grandes villes. Le parti a décidé donc d'envisager des alliances avec l'ensemble des forces politiques et les composantes de la société civile qui partagent nos valeurs de démocratie, d'ouverture et de modernité pour affronter les élections. La Commission s'est aussi penchée sur les divergences qui existaient au sein du bureau politique. Peut-on dire que la page est tournée sur cette polémique? Effectivement, la page est tournée et le problème est totalement résolu. Et l'on doit dire que ces divergences des points de vue qui existaient au sein du bureau politique ont été très positives puisqu'elles ont permis de susciter un débat de fond très intéressant. Ce qui a abouti à la définition d'une plate-forme qui définira la ligne du parti concernant la place que doivent occuper les mouvements islamistes dans notre champ politique. Il s'agit d'ailleurs d'un travail continu, puisqu'il a été décodé de créer une commission sous la direction du bureau politique chargée de travailler sur l'islamisme et la stratégie à adopter face à l'extrémisme.