Le congrès de l'USFP a pris plus de temps que prévu. Le dépouillement des bulletins de vote pour la liste nationale a été refait à la demande de grosses « pointures » socialistes sanctionnées par les militants de quelques régions. Pour le poste de premier secrétaire, le suspense demeurait de mise. Pour le septième congrès de l'USFP, les surprises ont été pour la fin. Devant, en principe, prendre fin dimanche soir, les travaux de ce congrès se sont poursuivis toute la journée d'hier lundi. La cause n'en est autre que le dépouillement des bulletins de vote pour l'élection des membres du conseil national issus de la liste nationale (84 sièges sur 251). Ce dépouillement, apprend-on de plusieurs sources socialistes, a été refait au moins une fois à la demande de plusieurs figures de proue USFP que les premiers résultats n'auraient nullement arrangés. Cela aurait été notamment le cas pour Khalid Alioua et Driss Lachgar, tous deux membres du bureau politique sortant. Ce deuxième dépouillement « coinçait » notamment, apprend-on, pour des régions comme Rabat, Fès, Casablanca et Souss-Massa dont les militants-congressistes ont opté pour le vote-sanction à l'encontre de tel ou tel membre dirigeant de l'USFP. Ainsi, cela aurait été le cas des congressistes de Souss-Massa qui n'auraient pas gobé l'éviction de Mohamed Elouatiq et Mohamed Boulguid , privés de candidature pour la liste nationale. Cette éviction, rappelons-le, a été le fait de la commission de qualification que présidait justement Khalid Alioua. Selon les échos recueillis à Bouznika, des consignes ont été passées entre congressistes de telle ou telle autre région pour barrer la route à l'actuel patron du C.I.H ou à Habib El Malki, en plus de Driss Lachgar. Ce dernier, au début de l'après-midi d'hier, se trouvait toujours dans le bureau de dépouillement où se faisait une deuxième opération de tri. Si l'on présentait ce septième congrès comme rendez-vous sans notoires surprises, il y en aura eu de toutes les manières et des plus « grosses » parfois. Ainsi, plusieurs membres du bureau politique sortant, au fur et à mesure des tris, étaient en chute libre et leurs sièges au conseil national n'étaient pas acquis. Pendant ce temps-là, les noms d'autres personnalités USFP revenaient sur toutes les langues avec une fréquence qui en disait long sur ce qu'il pourrait en être de la configuration des instances de décision socialistes. Il s'agit notamment de Mohamed El Gahs, de Mohamed El Achaâri et de Saïd Chbaâtou et ce malgré la « liste noire » diffusée dimanche juste avant le vote et demandant, au nom d'Elyazghi, à « zapper» plusieurs noms. Liste dont l'existence a été confirmée à ALM, sur place, par plusieurs sources. Le jeune secrétaire d'Etat à la Jeunesse, le ministre de la Culture et l'ex-ministre de la Pêche caracolaient toujours en tête de la liste nationale au moment où nous mettions sous presse. La commission de qualification devait retenir 126 candidats pour la liste nationale. Au bout du compte, elle s'est retrouvée avec un total dépassant les 600 d'où les «éliminations » décidées. Mesures anti-démocratiques, assurent plusieurs mécontents parmi les candidats déboutés. Pour les listes régionales, la tâche des «dépouilleurs » aura été plus aisée du moment, en général, que les congressistes concernés ont de solides liens, sinon le contraire, avec les candidats. Vers midi, les premiers résultats ont commencé à tomber, sans grandes surprises cette fois-ci. Ainsi, sur les 24 sièges répartis au Grand Casablanca, l'on connaît déjà la plupart des membres élus et dont Mohamed Chaouki, Abdelhamid Jmahri, Bachir Znagui, les Rachdi (Atika et Abdelmaksoud). D'autres figures ont assuré leurs sièges pour la même région comme le député Mohamed Ibrahimi, la journaliste Hanane Rihab, Souheil El Maâti ou Lahcen Mezouari, secrétaire provincial de l'USFP pour Mohammédia-Zénata et conseiller communal d'opposition à Fédala. A El Jadida (région Doukkala-Abda dotée de six sièges), les trois sièges impartis à cette ville sont revenus à Abdallah Belabbès, Mohamed Aït Saleh (FDT) et Bouchaïb Belmkaddem. Dans l'Oriental, et pour Oujda, le député Mohamed Abid et Touria Majdouline (bureau central de l'Union des Ecrivains du Maroc) sont assurés de siéger dans la nouvelle instance qui supplante et le comité central et la commission administrative de l'USFP. Les résultats définitifs étaient attendus pour la fin de l'après-midi d'hier lundi. Une fois officiellement proclamés en plénière, il était prévu que ce soit immédiatement suivi par une réunion du conseil national qui élira à son tour, à moins d'un autre report, les membres du bureau politique. Ce dernier devra confirmer Mohamed Elyazghi dans ses fonctions. Jusqu'à hier dans l'après-midi, aucune velléité de rivalité n'a été manifestée par qui que ce soit et l'actuel premier secrétaire demeurait le seul candidat à sa propre succession. Le nouveau bureau politique, comme décidé et avalisé, devra compter 23 membres (au lieu de 21) avec éventualité de porter le total à 25 après la tenue de congrès du PSD. Les deux sièges supplémentaires, une décision qui revient au conseil national, devront revenir aux amis de Aïssa Ourdighi qui tiendront, en octobre dernier, leur ultime congrès national. Celui de la dissolution.