Tous les partis sont fins prêts, ou presque, pour entamer la campagne électorale. Une entreprise qui ne s'annonce pas comme une partie de plaisir, mais comme une course d'obstacles. Pratiquement, depuis la réunion de son bureau politique, tenue le mercredi 20 août courant, l'Union socialiste des forces populaires, a tourné la page des candidatures aux élections du 12 septembre prochain, avec tout ce que cette opération avait suscité de problèmes et de réactions. A Casablanca, la décision de Mohamed Karam de retirer sa candidature devant khalid Alioua, n'a fait que confirmer une réalité déjà acquise sur le terrain. Les autres membres du Bureau politique, agissant à Casablanca, se sont éclipsés, et la plupart des anciens cadres locaux , qui ont rejoint la vague contestataire lors du dernier congrès du parti, continuent de payer cette faute stratégique. En revanche, d'autres éléments nouveaux se manifestent dans les arrondissements, à la fois, en tant que dirigeants des instances de ce parti et meneurs de listes des candidats. Parmi eux, l'on peut citer le journaliste Bachir Znagui et l'universitaire Abderrahman Benyahya. Dans les années soixante -dix, le premier était parmi les prisonniers de Ilal Amam, alors que l'autre menait une action estudiantine en France. A Mohammédia et Agadir, des compromis ont permis au parti de présenter les listes de ses candidats, sans problème notable. Bref, six membres du bureau politique se présentent aux prochaines communales, dont deux ministres Khalid Alioua et Mohamed Achaari, qui se présentent à Meknès. De son côté, le parti de l'Istiqlal descend de tout son poids pour maintenir sa position en tant que première force politique locale au Maroc. Plusieurs membres de la direction de ce parti se présentent aux élections, dont quelques ministres, comme c'est le cas pour M'hammed El khalifa, Yasmina Baddou, probablement, Saâd Alami, et Karim Ghellab, même si ce dernier n'est pas membre du Comité exécutif. Néanmoins, dans plusieurs villes et régions, la grogne se fait entendre. A Casablanca, l'on reproche au secrétaire général du l'UGTM ( Union générale des travailleurs du Maroc) de vouloir privatiser le parti, en le soumettant au service de sa famille, notamment à travers l'emplacement de ses fils dans les listes des candidats. Mais, pour des membres de ce parti à Casablanca, qui ont préféré garder l'anonymat, il ne s'agit que de manœuvres politiciennes ayant pour objectif de baliser le terrain à la candidature d'autres personnes, peu connues et contestées. D'autres membres du Comité exécutif de l'Istiqlal sont déterminés à se présenter pour la Mairie de la capitale économique du pays, dont Abdelaouhed El Fassi, et Yasmina Baddou. A Marrakech, certains parlent déjà de révoltes, jusque-là silencieuses, contre la mainmise de M'hammed El khalifa, ministre de l'Artisanat et de l'Economie sociale, sur le Parti. Sans oublier le caractère familial de certaines listes, dont l'une d'elles contient à sa tête le père, la fille et le gendre. A leur tour, des ministres du Rassemblement national du RNI confirment leur volonté de livrer bataille pour la gestion de leur ville, comme c'est le cas pour Rachid Talbi El Alami, à Tétouan, et Najima Ghozali, à Agadir. Cependant, plusieurs dirigeants de ce parti expriment leur protestation quant à la manière de gérer cette situation. Abdelhadi Alami, candidat à Marrakech, n'a pas caché ses sentiments de malaise à cet égard, annonçant que certains anciens « ténors » se dressent contre toute volonté de changement et de modernisation de l'action du parti et de ses mécanismes de gestion. Parmi, les ministres « haraquis », Saîd Oulbacha, secrétaire d'Etat, est attendu dans la bataille communale. L'accord tripartite, conclu entre l'Union démocratique, le Mouvement national populaire et le Mouvement populaire, le favorise devant bon nombre de ses concurrents. Mais tout dépend de la campagne qui sera amorcée à partir du mercredi prochain.