Après l'obtention du baccalauréat, nombre d'étudiants marocains optent, à défaut d'être admis dans de grandes écoles publiques, pour des formations dans les établissements supérieurs privés. Gagnant d'année en année du terrain au détriment des universités marocaines, les écoles privées sont la direction de prédilection d'étudiants qui en ont les moyens. Ils ont désormais pour mission d'accompagner le secteur de l'enseignement en dispensant des programmes qui donnent facilement accès au marché de l'emploi. Pour parvenir à cet objectif, l'enseignement privé est orienté vers l'entreprise à travers notamment des modules et des activités que les étudiants sont amenés à suivre tout au long de leur cursus via des stages, visites d'entreprises, projets professionnels et enquêtes, expliquent des responsables de ces écoles. Ainsi écoles de management, finance, marketing et gestion, sont reconnues en tant qu'institutions et forment des étudiants prisés par les entreprises qui leur offrent des salaires motivants. Au Maroc, la première école de l'enseignement supérieur privé date de 1981. Depuis cette date de nombreux écoles, instituts et établissements ont été créés en réponse à la demande des étudiants et des professionnels marocains. Les étudiants recherchent des formations pouvant faciliter leur insertion professionnelle, alors que les professionnels recherchent des profils en adéquation avec leurs besoins. Ces établissements délivrent pour la plupart des diplômes Bac + 2 à Bac + 4 dans divers domaines notamment le commerce, la gestion, l'informatique, les télécommunications, les arts graphiques, l'agroalimentaire, les classes préparatoires, la communication et les langues, la décoration, le design, le droit, les finances, l'électronique, le génie industriel, la logistique, le marketing, la publicité, la santé, le tourisme… Le choix des cursus varie en fonction de la conjoncture, de l'époque, des opportunités et de l'environnement immédiat du candidat. L'on dénote, par ailleurs, une tendance lourde pour le marketing, la communication et les métiers de médias. Ces filières rivalisent avec les finances et la gestion, nettement plus prisées que l'ingénierie. L'Internet a introduit plusieurs innovations dans l'enseignement, avec des filières télécoms, réseaux, webmasters, infographie en pleine expansion. Par ailleurs, il y a dans chacun des secteurs une sorte d'école qui exerce son leadership, soit du fait du droit d'aînesse, de la notoriété tributaire du nombre de cadres placés dans le marché, mais avant tout de la facilité pour l'étudiant à décrocher un bon job. Dans le domaine du management, HEM (Hautes études de management) fait figure de locomotive, alors que l'ESG (Ecole supérieure de gestion) reste une référence dans son domaine. De même, l'EMSI est souvent une voie de passage obligée pour les futurs ingénieurs. Avec le retour en force des filières supérieures en commerce et en économie, il y a un engouement notable pour le HEEC et l'IHEES. En dehors de Casablanca, l'offre se développe remarquablement bien. Entre autres, le Sup de Co de Marrakech illustre bien cette tendance. Ainsi conscientes que le diplôme joue un rôle crucial dans les chances de l'insertion professionnelle dans des délais relativement opportuns, les écoles privées s'ingénient à concevoir de nouveaux masters, dans tous les métiers, poussant sans cesse la spécialisation de ces diplômes. Ce qui fait qu'on trouve sur le marché des masters pointus dédiés à tous les secteurs d'activité. Et les écoles s'éloignent de plus en plus des formations généralistes pour aller au particulier, en suivant la tendance du marché de l'emploi qui apporte une spécialisation accrue. Pour donner plus de poids à ces formations, des écoles optent même pour le partenariat avec de prestigieuses institutions de formation étrangères pour avoir un diplôme homologué.