Le français Pierre Robert, 31 ans, a voulu jeter un pavé dans la mare en déclarant lundi 8 septembre à l'occasion de son audition par la Cour d'Appel de Rabat être un agent de la DST française. Cette déclaration pour le moins inattendue a été accueillie immédiatement par une réponse du ministère de l'Intérieur hexagonal qui a démenti catégoriquement tout contact de ses services du contre-espionnage avec le prévenu. Le Français Pierre Robert, 31 ans, a voulu jeter un pavé dans la mare en déclarant lundi 8 septembre à l'occasion de son audition par la Cour d'Appel de Rabat être un agent de la DST française. Cette déclaration pour le moins inattendue a été accueillie immédiatement par une réponse du ministère de l'Intérieur hexagonal qui a démenti catégoriquement tout contact de ses services du contre-espionnage avec le prévenu. À quoi joue celui qui porte les surnoms de Abou Abderrahmane, Yacoub et Al Haj ? En impliquant de façon aussi directe les services de renseignement de son pays, chercherait-il dans une tentative désespérée à faire basculer son procès en politisant son dossier et en le compliquant un peu plus avec comme objectif inavoué de mêler et d'emmêler les pistes ? Cet aveu est-il le fruit d'une concertation de l'accusé avec ses avocats dans le cadre d'une stratégie de rupture à la Jacques Vergès ? D'ailleurs, le recours aux services d'un avocat français, en l'occurrence, Me Courcelle-Labrousse du barreau de Paris, était perçu comme un signe de faire prendre une nouvelle tournure au procès. Une chose est sûre : il est difficile pour ne pas dire impossible de vérifier le bien-fondé des allégations de l'accusé. Ce qui ajoute la confusion à l'incertitude, c'est que Pierre Robert n'a fourni au cours de son interrogatoire aucun élément susceptible de corroborer sa thèse. Quand le juge lui demande dans un souci de clarification évident si c'est la DST française qui l'a bel et bien envoyé en mission au Maroc, l'intéressé donne une réponse mystérieuse et laconique : “ Secret défense“. Pour toute autre précision, il se contente d'ajouter : “J'ai été contacté à l'époque de la Coupe du monde de 1998 par la DST pour enquêter dans les réseaux islamistes algériens en France et je l'ai fait". Ce n'est certainement pas avec des affirmations qui manquent manifestement de consistance et de précision que Robert Richard va réussir à changer son image de militant intégriste soupçonné d'être lié à la mouvance de la Salafiya Jiahdia responsable des attaques terroristes de Casablanca. Ce n'est pas non plus avec une telle ligne défense que l'intéressé peut espérer sinon d'être innocenté du moins d'écoper d'une peine moins lourde. En effet, l'accusé qui comparait avec de 34 autres de ses complices dont il est considéré comme l'émir risque gros dans une affaire (les attentats terroristes de Casablanca) où la justice marocaine a déjà prononcé des peines capitales et la prison à perpétuité. Seul étranger détenu dans le cadre de l'enquête sur les événements du 16 mai, Pierre Richard, tout porte à le croire, fait partie de la légion étrangère de Oussama Ben Laden qui a cédé aux sirènes du Jihad. Ayant embrassé l'islam à l'âge de 17 ans et avant de s'installer à Tanger, l'homme aux yeux bleus a séjourné dans des pays comme le Pakistan, l'Iran et l'Afghanistan. On ne va pas généralement dans ces pays-là pour prendre du bon temps.