ALM : Parlez-nous du Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan ? Ilham Chahine : D'abord, je suis très heureuse de participer à la 15ème édition de ce festival qui se distingue par la qualité des productions présentées lors de cet événement et représentant les différents pays du pourtour de la Méditerranée. C'est une opportunité pour les participants et le public en général d'assister à des projections de films qu'ils n'auront la possibilité de voir que lors de ce type de manifestations cinématographiques. J'ai assisté auparavant à plusieurs festivals du cinéma, mais aussi d'autres culturels et sportifs. Pourquoi vous vous êtes focalisée, ces dernières années, sur l'interprétation du rôle de la femme forte ou sévère ? La femme était et demeure toujours forte. Elle n'est plus désœuvrée et enfermée. Le nombre de femmes actives a dépassé celui des hommes dans certains domaines. Elles ont occupé des postes de responsabilité et sont chefs de famille. Vous venez de produire votre premier film, est-ce un meilleur moyen pour jouer les rôles que vous souhaitez interpréter ? En fait, je n'ai pas écrit le scénario du film «Le mélange de Faouzia». Il m'a été proposé par Majdi Mohamed Ali en tant qu'actrice avant que je décide de le produire. Le film souffrait au début de difficultés financières et une société s'est engagée par la suite de prendre le relais pour réaliser ce projet. Mais elle jugeait nécessaire d'intervenir dans notre travail et le choix des acteurs du film. Ce qui a provoqué un retard d'un an et m'a poussée à me décider de produire «Le mélange de Faouzia».
Que pensez-vous des critiques de votre avant-dernier film ? Nous essayons à travers une chaîne satellitaire et des conférences de presse d'expliquer au public que notre devoir est de parler de la femme musulmane et chrétienne. Ce long-métrage raconte la vie d'une femme de confession catholique divorcée qui a dépassé l'âge de 40 ans et a voulu se remarier pour refaire sa vie et avoir des enfants. L'église a refusé de lui accordé le divorce, ce qui l'a poussée à accoucher d'un enfant hors mariage Quel est le rôle que vous n'avez jamais interprété ? J'ai interprété pratiquement tous les rôles. Mais je rêve d'interpréter le personnage de la reine Hatchibsoud qui est la première femme pharaon qui a régné il y a plus de 7000 ans. Souhaitez-vous jouer dans des films marocains ? Je serai très heureuse d'y faire partie, j'ai beaucoup aimé les films que j'ai pu voir lors de ma participation notamment lors des festivals de Carthage, de Damas, du Caire, de Marrakech et de Rabat. Il me faut auparavant apprendre le dialecte marocain. Lequel est très difficile et il me faut beaucoup de temps et d'efforts pour m'initier à ce dialecte. D'ailleurs, je peux jouer dans des films marocains en interprétant le personnage d'une femme égyptienne. Comment expliquez-vous le malentendu entre l'artiste marocain Mohamed Miftah et vous et qui a été interprété de différentes manières ? C'est un malentendu provoqué par une divergence de points de vue entre des membres du jury auquel nous participions tous les deux. Je ne suis pas fâchée avec Mohamed Meftah. Je ne lui reproche rien, sauf le fait qu'il ait osé divulguer les secrets du jury, ce qui est contre le protocole suivi. Personnellement, j'étais plusieurs fois membre et présidente du jury en Egypte et dans différents pays, on nous interdisait de dévoiler nos votes concernant les films en compétition.