La célébration de l'Achoura est devenue une occasion incontournable pour les familles marocaines. Cette année, elle aura lieu le dimanche 7 janvier. Les enfants attendent impatiemment cette journée, considérée comme une fête pour l'enfance. Pétards, poupées, pistolets, peluches et autres gadgets jonchent déjà les rayons des commerces. À ces jours de festivité, les regards des Casablancais se braquent vers Derb Sultan, un quartier commerçant par excellence. Les parents s'y rendent pour acheter les jouets et faire la joie de leurs enfants. Cette année, les jouets chinois font tabac. Les parents encouragés par la baisse de leurs prix, ils les achètent au détriment de leur qualité. «La plupart des jouets présentés dans les magasins au Maroc viennent de Chine. Personnellement, j'importe chaque année au cours de la fête de l'Achoura à peu près 20.000 dirhams de jouets», a déclaré Samir, gérant d'un grand magasin à Casablanca. Outre les jouets de différentes tailles, les enfants préfèrent des instruments de musique traditionnelle. La vente des instruments de musique telles que «la tâarija» et «la darbouka» bat son plein dans cette période. «Chaque année j'achète une taârija pour ma petite fille de 10 ans. Toutes les filles en ont. Et je veux que ma fille partage des moments de joie, de chant et de danse avec elles», confie Amina, une mère de famille. Achoura n'est pas seulement le moment d'offrir des jouets à ses enfants, mais aussi une occasion pour s'approvisionner de différentes sortes de fruits secs. À Casablanca, rien n'égale Derb Omar pour se procurer des fruits secs d'une bonne qualité et d'un prix à la portée de toutes les bourses. Juste à côté des vendeurs des jouets, on trouve les vendeurs de fruits secs. Des vendeurs occasionnels étalent leur marchandise à même le sol. Et le consommateur a l'embarras du choix. «Chaque année, je viens dans ce marché pour acheter les raisins secs, dattes, amandes, etc. Cela est devenu une tradition pou nous. Chaque fois qu'une fête traditionnelle se profile à l'horizon, nous partons au marché et nous achetons les fruits secs», déclare Mohamed père de famille. S'agissant des prix, ils sont en relative stabilité. «Le prix des dattes varie entre 30 DH et 60 DH, alors que celui des amandes oscille entre 80 DH et 120 DH», a précisé Lahcen, vendeur à Derb Omar. Question ambiance familiale, là encore Achoura constitue une occasion pour nouer ses liens avec le passé. Depuis des siècles, Achoura rime avec spiritualité et fête de l'enfance et de la famille. Perçue comme un jour de partage et de charité, cette célébration évoque l'obligation de faire l'aumône et d'échanger les visites familiales. Traditionnellement, les familles se réunissent autour d'un couscous préparé avec la viande séchée de l'Aïd El Kébir aux raisins secs. Ils achèvent ce festin par un dessert composé de beignets sucrés, le tout dans une ambiance de fête où la spiritualité du rituel est souvent agrémentée par le parfum de l'encens. Autres familles rendent visite à leurs morts dans les cimetières et prient pour eux. Les enfants déambulent dans les rues le jour de la fête et ils se préparent pour le grand jour du lendemain, «Zem Zem». Bien que ce mot soit le nom d'un puits à La Mecque, au Maroc, «Zem Zem» est le jour où les enfants peuvent arroser en toute liberté les grands dans la rue. «C'est une tradition très connue dans les quartiers populaires. Elle consiste à verser de l'eau sur les voisins, les amis et les passants», a souligné Haj Moussa, habitant à Hay Mohammadi. Le soir venu, les enfants allument de grands feux, sautent, chantent et dansent autour pendant de longues heures. Vêtus d'habits neufs, ils font exploser des pétards dans les rues, quoique cette dernière habitude ait tendance à s'estomper ces dernières années à cause de la hausse des incidents. Chaque année, on enregistre des cas d'enfants hospitalisés en raison d'une mauvaise utilisation de ces «explosifs». Les autorités ont certes interdit la vente des pétards, mais quelques marchands continuent de les vendre illégalement. Alors, certes Achoura est un jour de fête, mais redoublez de prudence !