Un vent nouveau souffle sur Dacia. Trois ans et demi après le lancement de la Logan, et partant, le décollage commercial –pour ne pas dire croissance spectaculaire– de la marque roumaine, l'heure est au changement de style et à la diversification de l'offre. Et outre le restylage de la Logan, c'est à la Sandero d'incarner cette vague de changement. Longue de 4,02 mètres (soit 23 cm de moins qu'une Logan), la Sandero a pratiquement la taille d'une Renault Clio III. La ligne générale de la roumaine et certains de ses détails, comme ses phares anguleux pourraient d'ailleurs évoquer la française, mais plutôt vaguement. La partie arrière se veut bien dans l'air du temps, avec son hayon stylé par les contours de sa lunette. Bref, face à une Logan, la Sandero est bien plus aguicheuse d'apparence. Elle est également badgée du tout nouveau logo de la marque : une belle pièce à l'apparence métallique et dont la fixation à la carrosserie devrait décourager plus d'un voleur qui s'aventurerait à l'arracher. Par ailleurs, si elle n'a pas la malle arrière d'une Logan, la Sandero avance cependant l'un des plus grands coffres de sa catégorie, avec un volume de chargement allant de 320 à 1.200 litres, une fois la banquette repliée. A son bord, on retrouve quasiment la même ambiance intérieure d'une Logan, sa planche de bord monobloc et son volume habitacle. On remarquera au passage, que la banquette a été dessinée pour être destinée à 3 personnes, puisqu'elle reçoit un appuie-tête central. Mais c'est sur le plan sécuritaire que la Sandero innove chez Dacia et fait la différence avec la berline tricorps dont elle dérive. En effet, elle protège ses occupants avant par quatre airbags (deux frontaux et deux latéraux), tandis que son freinage dispose d'un système ABS de dernière génération (Bosch 8.1), intégrant un amplificateur pour les situations d'urgence (AFU). Le volet mécanique est assuré par des motorisations connues et surtout reconnues, puisqu'il s'agit des blocs essence 1.4 l et 1.6 l, qui développent respectivement 75 et 90 ch, ainsi que du Diesel 1.5 dCi, dans ses deux configurations de puissance : 70 et 85 ch. Sauf que ces Diesel, qui ont déjà fait leurs preuves sous les capots des différentes Renault, mais aussi du côté de la Logan, ne seront disponibles que dans un second temps (vers le début 2009). Un impératif dicté pour des raisons industrielles et notamment la capacité de production de ce modèle à l'échelon mondial. Du coup, c'est sur le 1.4 l MPI que s'est principalement axée notre première prise en main qui s'est déroulée dans les environs de Split, en Croatie. Une épreuve de conduite suffisamment longue (plus de 200 km) et durant laquelle la Sandero s'est montrée plutôt convaincante sur le plan dynamique. Pas de roulis excessif, ni de direction floue et encore moins de vibrations douteuses : la tenue de route de cette nouvelle Dacia est sans (mauvaise) surprise. Commercialisée en Europe dès ce mois-ci et au Maroc, vers la fin 2008, la Sandero s'annonce comme une compacte redoutable pour doper les ventes de Dacia. Son prix n'a pas encore été révélé par les dirigeants de Renault Maroc, mais il devrait se situer tout juste au-dessus de la Logan. Par déduction, cela nous amène à penser que cette petite compacte a toutes ses chances pour s'imposer comme une alternative aux micro-citadines asiatiques, face auxquelles elle avancera un positionnement tarifaire quasi-similaire. On attend pour voir… Quant à une éventuelle cannibalisation avec la Clio III, la Sandero n'inquiète pas les hauts responsables de Renault. Elle devrait d'ailleurs plus les rassurer et justement inquiéter –à son tour– les professionnels de l'occasion. Faut-il le rappeler : en France (et dans une moindre mesure au Maroc), trois quarts des clients de la gamme Logan sont issus du marché des voitures d'occasion.