Palestinien d'origine, le groupe familial Riad Sahyoun était jusqu'ici présent au Maroc à travers deux sociétés qui importaient du matériel pour les besoins de leur activité. L'une spécialisée dans les utilitaires légers et les camions (Somagec), l'autre dans les véhicules à transformer en engins communaux (Mecomar SA). Désormais, c'est d'industrie d'assemblage qu'il sera question avec la naissance de Riad Motors Holding qui assemblera et distribuera des véhicules utilitaires légers et des poids lourds. D'un investissement global de 275 millions DH, ce projet prévoit la création d'une unité de production, un réseau de concessionnaires dotés de services après-vente (SAV). Actuellement en chantier, l'unité de montage, située entre Casablanca et Settat, sera construite sur une superficie de 20.000 m² et devrait démarrer sa production dès le début juillet 2008. L'usine assemblera des utilitaires légers, des camions et même des poids lourds de différentes marques chinoises. Mais pas n'importe lesquelles, puisqu'il s'agit des constructeurs Sinotruk, Mudan et Baw. Leur particularité (commune) ? Ces trois labels sont des entreprises étatiques de l'Empire du Milieu et réalisent l'essentiel de leur production pour le compte de l'armée. C'est d'ailleurs ce qui explique que les négociations aient duré plus d'une année avant la conclusion du partenariat avec Riad Motors Holding. A titre d'exemple, BAW s'est forgée une solide réputation en Chine, forte d'une longue expérience industrielle et notamment à travers sa joint-venture avec Jeep pour la fabrication sous licence de 4×4 pour l'armée. Mais au Maroc, les véhicules produits seront plutôt destinés à un usage civil et professionnel. Sous un angle purement industriel, Riad Motors Holding assemblera ses véhicules à partir de composants importés d'Asie sous la forme de kits CKD (Completely Knocked Down, c'est-à-dire complètement désassemblés). Mais, avec son développement et celui des équipementiers nationaux, il sera procédé à l'intégration locale de toutes les pièces nécessaires et disponibles sur le marché marocain (vitres, sièges, suspensions, câblerie et faisceaux…). En ressources humaines, Riad Motors devrait employer quelque 300 emplois directs, voire plus de 500 à l'horizon 2010. Quant au volume de sa production, il est également appelé à augmenter. Le groupe vise, pour son premier exercice, la vente d'un millier de camions, soit une part de marché supérieure à 10% (10.000 véhicules ont été vendus au Maroc en 2007). En cela, Riad Motors mise beaucoup sur ses partenariats avec des la «Fédération générale du transport sur routes et ports» ou encore avec «l'Association nationale de transport moderne» et ce dans le cadre du programme gouvernemental de renouvellement du parc de camions de transport routier de marchandises. Et avec une capacité de production de 5.000 véhicules par an, à moyen terme, la production de Riad Motors ne se limitera plus au marché national, mais sera aussi tournée à l'exportation vers des pays d'Afrique occidentale et du Moyen-Orient.