Un Israélien d'origine marocaine nommé porte-parole de l'armée israélienne    Revue de presse de ce lundi 10 mars 2025    Critical Mineral Resources obtient un financement de 2,5 millions de livres pour son expansion marocaine    Les Marocains appelés à privilégier les intérêts de leur pays face aux campagnes malveillantes    Intempéries : Ecoles de la région de Tanger fermées ce lundi    Al Hoceima : Les autorités se mobilisent pour la libération des axes routiers après les chutes de neige    ORA Technologies lève 1,9 million de dollars pour renforcer l'inclusion financière au Maroc    Les prévisions du lundi 10 mars    Botola D1/J24: Le WAC concède le nul face au FUS    Botola D1/J24: La RSB impitoyable devant le MAT !    Botola DII/J20: Le KACM s'envole !    La Société Multiservices Casablanca-Settat : Des efforts intensifs pour éviter l'accumulation des eaux pluviales et faciliter la circulation    Accord de partenariat entre la Fédération Royale Marocaine de Football et la Fédération Kényane pour le développement du football africain    Blanchiment d'argent : un record de 134 jugements rendus au Maroc en 2023    Oujda: Cinco menores detenidos tras actos de vandalismo    Neo Motors entrega sus primeros vehículos a las Fuerzas Armadas Reales    Casablanca : Les « Nocturnes du Patrimoine » de retour du 13 au 15 mars    Badr Hari se livre sur sa carrière, sa paternité et ses problèmes juridiques    NEO Motors livre son premier lot aux Forces Armées Royales    Le vice-président de l'Union des journalistes du Pérou : Le Maroc, clé de la paix et du développement en Afrique du Nord    Voyage en solitaire au Maroc : une touriste espagnole dénonce le harcèlement de rue    La Ligue arabe appelle à des efforts soutenus pour promouvoir les questions relatives aux femmes arabes    Quand la souveraineté algérienne devient une monnaie d'échange    Canada: Début du vote au Parti libéral pour choisir le successeur de Trudeau    Oujda : Cinq mineurs arrêtés après des actes de hooliganisme    La présidence syrienne annonce une "commission d'enquête" sur les tueries de l'ouest    SUV hybride - BMW X3, efficace même sans le i    Enfin, nos ftours sans caméras cachées    L'Algérie disposée à offrir ses terres rares à Donald Trump    Le Maroc projette une holding pour harmoniser l'action de treize banques et fonds publics majeurs    Plusieurs milliers de manifestants en France en faveur des droits des femmes    Les services secrets américains abattent un homme armé près de la Maison Blanche    Maroc : Un programme national pour initier les enfants au numérique et à l'IA    Alerte météo : Neige, fortes pluies et rafales de vent pendant deux jours    El Massalia, un nuevo barco para reforzar la conexión entre Marruecos y Marsella    Gérald Darmanin en visite au Maroc en quête de plus de coopération judiciaire    La 14è AGE de la CAF le 12 mars au Caire    Le Maroc à l'honneur au salon du tourisme moto "Moto Days" de Rome    Brahim Díaz, Jugador Cinco Estrellas Mahou del mes de febrero    MAGAZINE : Villa Carl Ficke, un musée pour la mémoire    La mort de Naïma Samih «est une perte pour la scène artistique nationale», dit le souverain chérifien    L'Algérie entre les pièges de l'armée et les séductions de Washington... Les ressources du pays sur la table des négociations    Naïma Samih... Une icône de la chanson marocaine s'en va, mais sa voix reste gravée dans la mémoire des générations    Funérailles à Benslimane de la chanteuse Naïma Samih    Donald Trump nomme Duke Buchan III, ambassadeur des Etats-Unis au Maroc,    Interview avec Malika Lehyan : «Les progrès des femmes sont indéniables, mais il reste du chemin à parcourir»    La chanteuse marocaine Naïma Samih s'éteint, laissant un héritage musical intemporel    Tindouf : Un opposant au Maroc demande de retourner au Sahara    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Éditorial : Sort injuste
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 19 - 04 - 2004

Depuis plus de 4 ans maintenant qu'elles demandent d'être indemnisées du préjudice moral qu'elles ont subi. En vain. Il s'agit des familles des victimes du putsch militaire manqué de Skhirat du 10 juillet 1971 dont a réchappé miraculeusement Feu S.M Hassan II mais qui a fait beaucoup de morts, une centaine, parmi les invités officiels à la cérémonie de l'anniversaire royal qui tourna subitement au carnage.
Depuis plus de 4 ans maintenant qu'elles demandent d'être indemnisées du préjudice moral qu'elles ont subi. En vain. Il s'agit des familles des victimes du putsch militaire manqué de Skhirat du 10 juillet 1971 dont a réchappé miraculeusement Feu S.M Hassan II mais qui a fait beaucoup de morts, une centaine, parmi les invités officiels à la cérémonie de l'anniversaire royal qui tourna subitement au carnage. Des vies fauchées par les balles meurtrières des cadets de Harmoumou. Une tragédie nationale qui fait partie intégrante de l'Histoire du Maroc. Pour la plupart, morts dans la fleur de l'âge, les victimes ont laissé derrière eux veuves et orphelins.
Dans le lot des invités assassinés ce 10 juillet, il n'y avait pas seulement, contrairement à une idée largement répandue, des riches dont la progéniture est à l'abri du besoin. La majorité était composée de sans-grade : cuisiniers, serveurs, gardiens, sous-officiers et civils. Du jour au lendemain, leurs enfants souvent en bas âge, privés ainsi du père et de son affection, se sont retrouvés en plus sans moyens de subsistance. Abandonnées à leur triste sort, ces familles continuent à vivre dans des conditions d'extrême pauvreté, sans toit décent ni revenu correct.
C'est cette réalité que le président de l'Association des familles des victimes des événements de Skhirat (AFVES), Saâd Ghannam dont le père, qui était directeur du Centre cinématographique marocain (CCM), a trouvé la mort dans cette tuerie, tente sans relâche de faire connaître en multipliant rencontres et témoignages. Jusqu'à présent, cette cause n'a pas rencontré d'écho favorable auprès des autorités compétentes. Tout se passe comme si ces gens-là ne méritaient pas d'être réhabilités et rétablis dans leurs droits.
Cette indifférence qui n'a pas lieu d'être est incompréhensible. D'abord parce que les victimes de Skhirat sont des innocents qui ont perdu la vie non pas suite à une catastrophe naturelle mais bel et bien dans des circonstances politiques très particulières où ils étaient des invités du chef de l'Etat de l'époque. De ce fait, les orphelins nés de ce massacre méritaient en principe le statut de “pupilles de la nation“ avec tout ce que cela suppose comme respect, égards et attention. Au lieu de cela, ils ont eu droit à l'oubli pur et simple et à la douleur jamais cicatrisée de perdre le père, s'est ajouté le sentiment cruel d'abandon.
Il n'est pas normal que l'État marocain continue à ignorer le dossier de cette catégorie de ses enfants alors qu'il a accepté d'indemniser les victimes de la détention arbitraire des années de plomb y compris les principaux acteurs du putsh manqué de Skhirat. Parmi ces derniers, figure l'aspirant Mohamed Raïss qui après sa sortie du bagne de Tazmamart a écrit en 1998 un livre à succès où il a raconté par le menu le récit de son exécution d'un des invités des festivités royales de ce 10 juillet noir. Il s'agit du capitaine Boujemaâ dont les enfants vivent aujourd'hui dans une misère noire. Quelle ironie du sort ! Un sort franchement injuste et absurde. Sauf à considérer que les bourreaux ont des droits qu'il faut dénier à leurs victimes, aucun esprit, un tantinet juste et cohérent, n'accepterait un tel état de fait.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.