Composé de Jim Morrison, John Densmore, Ray Manzarek et Robbie Krieger, le groupe The Doors se forme en juillet 1965, à Los Angeles. On doit le nom du groupe à Jim Morrison qui souhaitait ouvrir «les portes de la perception» à ceux qui les écoutaient, mais aussi témoigner son admiration pour le poète William Blake. Après avoir démarché toute une série de maisons de disques, le groupe parvient enfin à signer un contrat avec Elektra en juin 1966. Le groupe enregistre son premier album, sobrement intitulé «The Doors» : un son unique, résultant de la savante combinaison de styles opérée par les musiciens. Si les critiques sont d'abord peu enthousiastes, le groupe est finalement acclamé à la fois par la presse adolescente, mais aussi, par une presse plus sérieuse, séduite par la qualité lyrique des paroles de Morrison. On avait jusqu'alors rarement entendu un chanteur de rock citer Blake, Brecht ou Freud. L'identité complexe des Doors séduit les jeunes Américains qui se reconnaissent dans cette révolte. Morrison apparaît tel un sex-symbol et sa réputation d'alcoolique notoire et de poète maudit y contribue largement. Mais ce sont surtout ses performances scéniques qui conduisent le groupe à une incroyable célébrité. En 1967, leur tube « Light my fire » restera l'un des plus grands succès et, surtout, l'un des chefs-d'oeuvre des Doors. Le groupe joue en tête d'affiche au Fillmore en 1967, puis publie «Strange Days» (1968), suivi par «Waiting for the sun» l'année suivante. Ce troisième opus est le seul du groupe à se classer numéro 1 outre-Atlantique, durant quatre mois. Il contient notamment «Spanish caravan» et «Summer's almost gone». Emblème de toute une génération, les Doors sont de fervents leaders du mouvement hippie. Envoûtés par la poésie de Morrison, les quatre Californiens se retrouvent pourtant très vite pris dans un tourbillon infernal. Entre violence, alcool et drogue, ils passent tout près de la catastrophe. Le chanteur s'est construit un personnage à part : «le Roi Lézard ». En 1969, il est condamné pour «conduite lascive en public», mais son talent reste intact. En 1970, l'album «Morrison hotel», avec le somptueux «Roadhouse blues», réhabilite complètement le groupe. «L.A. woman» est le point culminant de la formation. Il sort en 1971 et contient notamment «Riders on the storm», véritable synthèse de tout ce que ce groupe savait faire. «Love her madly», «The wasp» sont autant de bijoux. Morrison n'a malheureusement pas le temps de savourer ce succès, emporté par une folie de trop le 3 juillet 1971, à Paris. C'est, d'ailleurs, dans cette même ville qu'il repose. Sa tombe, au cimetière du Père Lachaise, est devenue, depuis, un véritable lieu de culte et est désormais gardée de jour comme de nuit. Le trio restant continue jusqu'en 1973 avec deux nouveaux albums. Au total, les Doors ont vendu plus de cinquante millions de disques dans le monde et restent l'une des valeurs sûres pour les disquaires. Une partie de la formation originale continue de donner des concerts, épaulée par Stewart Copeland, l'ancien batteur du groupe Police, mais sans John Densmore, qui refuse catégoriquement qu'elle se fasse appeler The Doors . Francis Ford Coppola a utilisé le titre «The end» pour les besoins de son film «Apocalypse now» et Oliver Stone a transposé la vie du groupe sur grand écran dans « The Doors » en 1990. C'est Val Kilmer qui y campait Jim Morrison, héros incompris, poète de génie et vraie icône psychédélique. En 2003, les Doors se reforment avec Ian Astbury au chant. Ils sortent un best of et partent en tournée. A l'occasion du 30ème anniversaire des Doors, Paul.A.Rotchild et les trois membres du groupe s'unissent pour créer «The Doors Box Set», une compilation de morceaux inachevés, d'inédits, d'enregistrement studio, de live et de versions différentes de certains morceaux des Doors. Jim Morrison, lui, est devenu un véritable mythe, une légende et un poète qui a légué un héritage inestimable au rock'n'roll.