Il avait sûrement pensé aux portes du paradis en baptisant son groupe : The Doors. Un groupe devenu mythique, avec un Jim Morrison parti trop tôt comme pour honorer la malédiction du club des 27. Mais il était toujours là...Celui qui avait fondé le groupe en 1965 aux côtés de Jim : Ray Manzarek. Il était... parce que depuis le 20 mai, il n'est plus. La maladie l'a emporté, dans l'hôpital bavarois où il était hospitalisé pour un cancer des voies biliaires. Celui qui a été à l'origine des accompagnements de piano dont lui seul avait le secret et qui avait su trouver la recette magique aux gammes psychédéliques, s'en est allé tout simplement, sans prévenir. Il aurait pu opter pour le blues, vu l'héritage familial qu'il porte sur ses épaules, mais il avait choisi le piano classique, peut-être sa façon à lui de se rebeller avant de s'orienter vers des études cinématographiques à l'Université de Californie à Los Angeles. C'est là qu'il fait la rencontre de sa vie. Sur une plage, il fait la connaissance d'un étudiant dont le nom n'est autre que Morrison, Jim Morrison. La connexion est telle que l'amour de la musique ressurgit comme une évidence, celles des textes engagés et poétiques de Jim. Le côté poétique de Morrison le pousse à appeler le groupe «The Doors» en référence à l'ouvrage d'Aldous Huxley : «The Doors of Perception ». Un nom pour baptiser un début qui en dit long sur l'avenir...La suite, on la connait, du succès, des tubes, de la drogue, des concerts mythiques, souvent chaotiques, qui dépendent de l'état de Morrison parfois remplacé au chant par Manzarek, des chutes mystiques sur scène jusqu'à la chute fatale qui emportera un chanteur aux «yeux revolver». Manzarek aura tenté de raviver la flamme et de rejouer les titres phares de son groupe, avec son ami de toujours et guitariste du groupe : Robby Krieger, avec qui il se produit en 2011 au High Line Ballroom de San Francisco. Mais pourquoi raviver la flamme d'un groupe qui scandait «Come on baby light my fire», puisqu'elle ne s'est jamais éteinte en réalité. En attendant Ray est sûrement heureux de retrouver Jim, nous laissant même un peu jaloux de ne pas voir ce qui se trame au paradis ou en enfer... Adieu, Manzarek !