L'existence d'une « cellule dormante » du Groupe islamique combattant marocain (GICM) au Canada constitue-t-elle un danger pour les Etats-Unis ? Une question légitime puisque l'existence de ces cellules en Europe a déstabilisé ce continent. Outre l'Europe, le Groupe islamique combattant marocain(GICM) dispose d'une « cellule dormante » au Canada. C'est ce qu'avait révélé l'ex-émir du GICM, Nouredine N'fiâ, qui purge actuellement au Maroc une peine de 20 ans de réclusion criminelle. Ce dernier, qui avait déjà dévoilé en août 2003 aux enquêteurs marocains, les noms de Mustapha Baouchi et Bachir Ghoumid, arrêtés la nuit du 9 au 10 avril dans la région parisienne, avait divulgué une partie de l'identité et de l'activité de deux personnes appartenant à la cellule de Canada. Le premier est Adil Charkaoui, alias “Abou Zoubir le Canadien “, un Casablancais qui a accompagné sa famille, en 1996, au Canada. Il s'est inscrit à l'Université d'Ottawa pour suivre des études en littérature française. Toutefois, sa rencontre inattendue avec un imam libyen l'a influencé fortement au point qu'il a abandonné ses études pour se consacrer au Jihad. Pour être opérationnel, il a voyagé, en janvier 1998, vers l'Afghanistan pour rejoindre « ses frères » au camp Khalden. Là, il a suivi des entraînements paramilitaires et une formation religieuse relative à la Chariâ. Au cours de cette même année, il a rencontré, Nouredine N'fiâ, qui a réussi à le convaincre de rallier les rangs du GICM. En juillet de la même année, “Abou Zoubi le Canadien“ est retourné au Canada sans rompre ses relations avec le groupe islamiste. A ce propos, il a rencontré à maintes reprises, l'ex-émir du GICM, Nourdine N'fiâ, pour débattre plusieurs questions, notamment celles relatives au mode de financement du GICM et de l'hébergement de ses membres au Canada. Adil Charkaoui qui devrait depuis assurer la logistique du réseau, avait livré un ordinateur portable aux membres du GICM et leur a envoyé par le biais de Western News, deux mandats, chacun d'une valeur de 2 mille dollars américains et des effets vestimentaires. Le second membre de la « cellule dormante » du GICM au Canada révélé par l'ex-émir du GICM, n'est autre qu'un certain “Abdeslam le Canadien“. Âgé de 28 ans et demeurant actuellement à Ottawa, ce dernier a regagné l'Afghanistan en 1998 pour poursuivre des entraînements paramilitaire au camp «Al Farouk». C'est un autre «Marocain afghan», du nom de Karim Ouettah, qui l'a embrigadé dans les rangs du GICM. Depuis qu'il a retourné à Ottawa, il n'a pas cessé de soutenir les « Moujahidines » du GICM financièrement. L'ex-émir du groupe a précisé qu'«Abdeslam le Canadien» avait envoyé, entre-autres une somme de 5 mille dollars américains par le biais d'un autre «Marocain afghan» quand il l'avait rencontré en Turquie. Âgé de 37 ans, Nouredine N'fiâ, qui était «émir du GICM » depuis le début de 1998 jusqu'à octobre 1999 et qui avait rencontré Oussama Ben Laden, Aïmen Zaouahiri, Abou Qatada le Palestinien, le Mollah Abderrazak, ministre de l'Intérieur des Talibans, et d'autres cerveaux d'Al Qaïda avait révélé, par ailleurs, aux enquêteurs marocains, l'existence de quatre « cellules dormantes» du GICM en Europe et les noms et surnoms de quelques éléments de leurs membres. Il a divulgué les noms de quelques éléments de la cellule de France. Il s'agit de Mustapha Al Baouchi, Bachir Goumid, un certain Driss le Français, qui a été enrôlé au GICM par L'Husseïne Haski, lorsqu'il poursuivait ses études dans un institut religieux en Syrie. Driss le Français s'est entraîné dans les camps d'Afghanistan avant de retourner en France. L'ex-émir a divulgué également les surnoms d'un certain Soufiane le Français et Mourade le Français. Le premier, âgé d'une trentaine d'année est naturalisé français. Il a été embrigadé dans les rangs du GICM par Tayeb Bentizi, purgeant actuellement une peine d'emprisonnement au Maroc. Le second, âgé de 30 ans, est marié à une Française convertie à l'Islam et père de deux enfants. Ce dernier qui s'installe à Paris a tenté vainement à maintes reprises de regagner l'Afghanistan. Concernant « la cellule de Belgique », l'ex-émir avait dévoilé les noms et les surnoms de six membres dont son chef, Abdelkader Houkaïmi. Les cinq autres sont un certain Abdellah, alias Chihab et Khaled Bouloudou, alias Salmane, tous deux âgés de 27 ans environ et natifs d'Agadir. Le troisième est Ahmed Zemmouri, alias Omaïr, frère de Moussa Zemmouri, détenu actuellement à Guatanamo. Le 4ème et le 5ème sont Naoufel, 28 ans , qui a déjà purgé une peine d'emprisonnement en Iran et un certain Abderrahim, âgé de 22 ans environ, naturalisé en Belgique. La troisième cellule est celle d'Italie. Elle comprend quatre éléments, à savoir Abdelkader, alias Abou Hamza, Abou Al Barae, 40 ans environ, Mohamed Raouyane, alias Mouchtak et Abou Mouslim qui était en Bosnie, 45 ans, commerçant d'effets vestimentaires et disposant d'une boutique en Italie. La majorité des éléments de la cellule d'Italie ont été embrigadés par Mohamed Al Garbouzi. Par ailleurs, l'ex-émir a précisé dans ses déclarations que les éléments de cette cellule soutenaient le GICM financièrement. A ce propos, ils leur ont envoyé une somme de 8 mille dollars américains, puis une autre de 5 mille euros. La dernière cellule évoquée par N'fiaâ est celle de l'Angleterre. Onze noms et surnoms ont été dévoilés par lui. Il s'agit d'Abou Yahia, expert en informatique, 40 ans. Il était le beau-frère de Guerbouzi avant de divorcer sa sœur et se remarier avec une autre Marocaine naturalisée anglaise. Il s'agit également d'El Bachir, Adnane, 30 ans naturalisé en Angleterre, Youssef Darghoule, alias Abou Mohamed (frère de Tarek Darghoule, détenu en Guatanamo), un certain Abou Al Moundir, la trentaine, Soufiane, un certain Taâlaba et Abou Taleb, âgés de 25 ans, un certain Younes, 26 ans, Abdelfettah, 35 ans et El Gharib, 26 ans. Tous les membres de cette cellule ont été enrôlés par Mohamed El Garbouz et soutiennent financièrement le GICM tout lui assurant la logistique et abritant les fuyards.